Le président Abdelaziz Bouteflika a promis lors de sa campagne électorale, par la voix de ses représentants, d'accorder une attention particulière au problème du chômage des jeunes qui demeure, reconnait-il, «élevé» malgré la tendance à la baisse du taux national global. Un taux qui est passé de 29,7% en 2000 à 10% en 2011, si l'on se réfère aux données du Fonds monétaire international (FMI). Il en est de même pour le taux de chômage des jeunes de la tranche d'âge 16-24 ans, lequel a chuté de 54,07% en 2000 à 22,4% en 2011. Une réduction de plus de la moitié en l'espace de 11 ans, observent les experts de l'institution de Bretton Woods. Bien que le taux global du chômage ait baissé à 9,8%, l'année dernière, le chômage chez les jeunes diplômés des universités algériennes reste très élevé, (au-dessus de la barre de 14% en 2013), d'après les données de l'Office national des statistiques (ONS). Selon les experts, la crise de l'emploi qui touche les jeunes universitaires est la conséquence de la déconnexion du système de formation avec le monde économique. Ainsi, pour enrayer le fléau du chômage des jeunes universitaires, en particulier, le président Bouteflika doit dans le cadre du programme quinquennal 2014-2019 mettre le système éducatif plus en adéquation avec la demande des entreprises. Les experts pensent, aussi, que la crise de l'emploi qui touche les jeunes diplômés se manifeste également par la recrudescence des contrats à durée déterminée sur les contrats à durée indéterminée (CDI). Aujourd'hui, le jeune diplômé, tout le monde le sait, est confronté soit au chômage soit à un travail précaire, avec un salaire qui est loin de répondre à ses qualifications, ni à ses besoins. D'ailleurs, les jeunes recrutés dans le cadre du pré-emploi et du filet social ne cessent de réclamer, en organisant des sit-in, leur droit d'être intégrés dans des postes d'emploi permanents et non précaires. Le président Bouteflika, qui a promis lors de sa campagne électorale de bâtir une économie émergente «fondée sur le savoir», doit ainsi accorder un intérêt particulier à ces jeunes en leur permettant de promouvoir leurs capacités managériales. Et pour relever ce défi (c'est-à-dire développer l'esprit managérial chez ces jeunes), il importe de diversifier les capacités productives du pays. Là aussi, M. Bouteflika a promis d'apporter des changements structurants, en engageant une politique «vigoureuse» de réindustrialisation du pays en tant qu'enjeu majeur pour la transformation structurelle de l'économie algérienne, la densification du tissu économique et l'accroissement de la richesse et de l'offre d'emplois. M. Bouteflika reconnaît ainsi que «pour être au rendez-vous des défis du futur, le lancement et la promotion d'un processus de création d'activités économiques fondées sur le savoir, s'avèrent nécessaires». Pour ce faire, il a promis de dédier un programme d'aide spécifique aux Start-up montées par des jeunes diplômés. Le processus de redéploiement des grandes entreprises du secteur public sur de grands secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux dans ces domaines, sera aussi intensifié. Le développement de la petite et moyenne entreprise et de la sous-traitance recevront aussi une attention soutenue, durant le prochain quinquennat, à travers des facilitations des procédures de création d'entreprises et des soutiens aux plans de développement. Aussi, la loi relative à la promotion de l'investissement sera amendée dans le sens de la consécration de la liberté d'investissement et de création d'entreprises et du soutien de l'Etat aux projets d'entreprenariat. Pour faire de ces projets d'entreprenariat, des «success stories», M. Bouteflika promet d'enrichir les dispositifs spécifiques pour la création d'entreprises par des formations en entreprenariat au profit des jeunes porteurs de projets, mais aussi par un accompagnement en matière d'organisation et de gestion. Les dispositifs d'encouragement à l'investissement créateur d'emplois et d'aide à l'insertion professionnelle des jeunes seront également rénovés et assouplis. Le plan de M. Bouteflika, qui vise la réalisation d'un taux annuel de croissance de l'économie de 7%, semble riche en actions visant à réduire le taux de chômage des jeunes. Reste à savoir si tous ces engagements seront honorés, car les jeunes en ont ras-le-bol des promesses non tenues. B. A.