Des experts ont appelé hier à Alger à investir davantage dans la promotion de la ressource humaine, à l'encouragement de l'entreprenariat des jeunes, et à la décentralisation, en vue de bâtir une économie indépendante des hydrocarbures en signalant que seulement 0,3% du produit intérieur brut (PIB) est destiné annuellement au développement de la recherche en Algérie. S'exprimant lors du forum d'El Moudjahid, consacré au thème de «la ré-engireering de l'économie algérienne», Abdelhak Lamiri, et Lyes Goumiri, respectivement chercheur en management et consultant en investissement, ont plaidé en faveur d'une économie décentralisée qui encourage la création d'entreprises, et d'un système universitaire moderne qui favorise la formation moderne des compétences. Pour M. Lamiri, qui a mis en exergue les mesures prises par les pouvoirs publics ces dernières années dont le paiement anticipé de la dette extérieure et la révision des règles régissant l'investissement étranger, l'Algérie devrait tirer profit des ressources dont elle dispose pour «sortir de l'économie de rente», en donnant la priorité à sa ressource humaine et au management. «La force d'une économie réside dans ses ressources humaines et le management qui sont des facteurs clés du succès. C'est pour cela qu'il faut promouvoir l'économie fondée sur la connaissance, et de faire de l'entreprise le pivot du développement économique», a affirmé l'expert. Selon les données présentées par M. Lamiri, l'économie algérienne, qui a besoin chaque année d'environ 1,7 million nouvelles entreprises, n'en créé que 400.000, ce qui explique, dit-il, le taux du chômage enregistré actuellement en Algérie (10%). «Dans les grandes économies ce sont les entreprises qui créent la croissance économique, mais en Algérie c'est l'Etat qui le fait», a noté le conférencier, selon lequel l'Etat doit encourager le retour de compétences algériennes expatriées en consacrant plus de ressources pour la recherche-développement. Seulement, 0,3% du produit intérieur brut (PIB) est destiné annuellement au développement de la recherche en Algérie, a-t-il encore indiqué, soulignant que des pays émergents consacrent pas moins de 4% de leur PIB à ce segment vital pour l'économie. M. Lamiri a préconisé, dans ce sens, un «système de ré-engineering économique» basé notamment, explique-t-il, sur «l'enseignement moderne, le recyclage des ressources humaines (dans les entreprises notamment) et le développement décentralisé». Cette démarche permettra, à terme, de substituer la production locale à l'importation et de réduire le chômage et l'emploi précaire, selon lui. Abondant dans le même sens, M. Lyes Goumiri a expliqué que la notion de ré-engineering économique, souvent utilisée dans le domaine du management, suggère «un changement total de notre système de gouvernance», à travers «la promotion du management et de la formation pour mieux se préparer aux défis de la mondialisation».