Synthèse de Salah Benreguia L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abaissé à nouveau sa prévision de demande de brut pour 2009 en raison de la baisse de la consommation entraînée par la récession mondiale. «La demande de pétrole souffre de plus en plus de la récession mondiale. Des données récentes sur l'économie mondiale indiquent un retard de son rétablissement jusqu'à 2010, conduisant à une réduction supplémentaire de la prévision de demande de brut de 0,4 million de barils/jour (mbj)», souligne le cartel dans son rapport mensuel d'avril, publié hier. De ce fait, l'OPEP table désormais sur une baisse de 1,37 mbj de la demande de pétrole (-1,6%) en 2009, par rapport à 2008. Revoir encore une fois à la baisse la prévision de la demande mondiale de l'or noir est dicté, selon les spécialistes, par le ralentissement général des grandes économies et son impact sur la consommation en produits énergétiques. Un phénomène qui affecte plusieurs pays notamment ceux de l'OCDE, ainsi que la Chine et l'Inde. En effet, les prévisions économiques pour 2009 sont négatives, selon plusieurs institutions mondiales. Celles-ci prévoient un recul de la croissance économique mondiale du produit intérieur brut (PIB) de l'ordre de 2,9%. Pis, les mêmes sources notent que l'essentiel de la hausse de la demande de brut, pour l'exercice en cours, viendra seulement des pays du Moyen-Orient et d'Asie. Avec ces principaux indicateurs, l'OPEP estime que la demande mondiale pour toute l'année 2009 devrait diminuer de 1,37 million de barils par jour à une moyenne de 84,18 millions d'unités, contre 84,61 en mars dernier et 85,55 en 2008. Par ailleurs, analyse le cartel, le marché énergétique devrait rester sous pression les prochains mois avec des prix à la baisse en raison d'incertitudes sur les perspectives économiques, la détérioration de la demande et un surplus substantiel de l'offre. «Un examen vigilant est essentiel pour évaluer les développements probables dans la seconde moitié de l'année et leur impact sur la stabilité du marché», ajoute l'OPEP qui tiendra sa prochaine réunion le 28 mai à Vienne. Les observateurs des marchés énergétiques mondiaux ont noté qu'en dépit des efforts des gouvernements pour stimuler leurs économies et les efforts de l'OPEP pour réduire le surplus de production, la situation n'a pas changé d'un iota. Ce qui a poussé l'OPEP à procéder, en espace de quelques mois, à plusieurs prévisions à la baisse de la demande mondiale de pétrole. Et cela n'a pas pour l'instant l'effet escompté.