«(...) Il est important pour tous les Algériens, indépendamment de leurs obédiences, de mesurer la solidité de la passerelle qui les lie à ces martyrs (...). Nous nous devons d'intégrer cette valeur dans notre vécu et ainsi seulement s'affirmeront notre appartenance à la patrie et notre algérianité et nous parviendrons, en dépit de la différence des vues et opinions, de nous rassembler autour de ce qui est susceptible de nous unir, de nous fortifier et de nous prémunir contre la confrontation fallacieuse qui tend à semer la division et la mésentente et faire répandre l'irresponsabilité et le désordre», a écrit le Chef de l'Etat dans son message, avant de s'engager à nouveau à honorer la confiance que le peuple a mis en sa personne le 17 avril dernier, «en me confiant la responsabilité de diriger le pays et de parachever les étapes engagées sur la voie de l'édification et de la stabilité». Abdelaziz Bouteflika qui vient de relancer le chantier de la «révision consensuelle de la Constitution», affirme s'employer prochainement «à réaliser l'engagement pris pour opérer un changement profond dans la Constitution et encourager la promotion de la vie politique, économique et sociale de manière à consacrer une Algérie forte orientée vers le progrès et la modernité». Mais toute la question est de savoir jusqu'où ira le Président dans son changement de la Constitution ? Et est-ce que les partis politiques, les personnalités nationales et les associations qu'il va convier aux concertations vont répondre favorablement à cet appel ? Surtout que ces derniers sont appelés à débattre de propositions d'amendements déjà dégagées lors d'une première concertation. Le Chef de l'Etat l'espère et ne cesse de lancer des appels dans ce sens. «La construction d'un Etat fort et juste reposant sur la liberté, les valeurs morales (...) le respect de la liberté du citoyen (...) ne saurait se réaliser sans la conjugaison des efforts dans la sérénité et l'unité loin de la haine et de la discorde», écrit Abdelaziz Bouteflika ajoutant : «Il ne s'agit pas ici d'un appel à la restriction de la liberté d'opinion et de critique ni du droit à la différence car ce sont des composantes de l'incontournable construction démocratique.» Pour le Chef de l'Etat il est aujourd'hui question «de la réunion de toutes les volontés nationales dans un esprit de solidarité, de coopération et de concorde en vue de consolider les bases de ce que nous entendons réaliser et d'asseoir les fondements permettant la pleine mise en œuvre du nouveau programme dans les meilleures conditions possibles». Car «la démocratie ne veut pas dire crispation, invective et intimidation et une démocratie saine ne se construit pas sur la discorde systématique et les antagonismes». Et à l'adresse de ses rivaux, le Président rappelle que «certaines situations exigent de mettre les différends de côté et de se focaliser sur les dénominateurs communs pour sauvegarder les intérêts suprêmes de la nation et du pays». Face aux nombreux défis «sérieux» existants «tant sur le plan extérieur, aux niveaux régional et international, que sur le plan intérieur», Abdelaziz Bouteflika estime que «l'élan de tous les enfants de l'Algérie et la conjugaison de leurs énergies s'imposent pour les relever». Le Président ne manquera pas à la fin de son message de rappeler que les ressources naturelles finissent par s'épuiser et que seul le travail productif permettrait le développement du pays, «la négligence dans le travail, dans la création de la richesse et dans l'accomplissement des devoirs ne peut plus durer et l'exploitation des ressources naturelles dont Dieu nous a gratifiés et qui appartiennent aux générations futures ne saurait persister avec la consommation inutile, la mauvaise gestion et le manque d'intérêt pour le travail productif et créateur dans tous les domaines d'activité. Les nations qui ont misé sur l'effort et le dur labeur se sont développées alors que celles qui ont compté sur les revenus de leurs hydrocarbures sont demeurées à la traîne (...)». H. Y.