On sait que le sport national dispose de beaucoup de potentialités en matière de joueurs et de dirigeants. Mais, faut-il le répéter encore une fois, il y a un manque terrible de moyens financiers et d'infrastructures. Ceci étant, les disciplines sportives en Algérie, ne sont plus très représentatives à l'échelle continentale puisque nos équipes nationales arrivent tout juste à se défaire de petites nations sans aucun passé sportif. Nos équipes nationales vont d'ailleurs aborder les éliminatoires de leurs compétitions respectives, dans de bonnes conditions, en affrontant des adversaires de taille. Les férus du sport en Algérie tiennent à préciser, de prime abord, que contrairement à d'autres nations, les dirigeants restent imbus par les nobles valeurs de ce sport. Ils tombent rarement dans le piège des manœuvres électorales et restent des gentlemen pour ne juger les candidats que sur leur compétence et leur expérience. Pour nos dirigeants, leur élection au poste du président d'une instance ne s'est jamais faite sur la base d'un projet de développement, qu'ils présentent à l'assemblée. Mais, ils font toujours de la surenchère dans les manœuvres extra-sportives pour faire face à leurs concurrents. La plupart des sportifs évoquent le rôle crucial que les dirigeants ont à jouer dans le développement des organisations. Il ne suffit pas que ces derniers soient capables de gérer (au sens de «planifier, organiser, contrôler»). Il ne suffit pas davantage qu'ils soient parfaitement au courant de la discipline dans laquelle ils travaillent et des dernières évolutions techniques de leur domaine. De plus en plus, en effet, on attend des dirigeants qu'ils soient à même d'élaborer des larges visions pour l'avenir de leurs disciplines, leur organisation, de susciter de nouveaux enjeux mobilisateurs, et de faciliter l'établissement de réseaux relationnels et l'émergence des unions qui contribuent à la réalisation de changements. On peut représenter l'évolution en cours selon les organigrammes et les programmes de développement de la discipline, être promoteurs de l'apprentissage organisationnel et de la capacité des associations à évoluer en permanence. A cet égard, les institutions sportives sont les garantes du respect et de la transmission de l'esprit sportif et des valeurs du sport. Elles doivent être des porte-paroles crédibles et reconnues. Ceci implique que ces institutions s'appliquent à elles-mêmes les valeurs du sport et adoptent des règles démocratiques de fonctionnement, de gouvernance et d'organisation qui favorisent la diffusion, la compréhension et l'adhésion de tous à ces valeurs. Tout d'abord, comme le dit la loi, les institutions sportives assurent le libre et égal accès de tous aux activités sportives. Les dirigeants sont ainsi appelés à remettre en question leurs conceptions et à apprendre de nouvelles compétences de leadership. Les responsables doivent avoir conscience de l'impact de leur image L'intelligence compétitive appliquée au sport permet d'identifier en amont les évolutions qui peuvent se répercuter sur les activités sportives au sens large du terme, et de développer une nouvelle pensée stratégique et prévisionnelle. Collectée et analysée, la stratégie devient un élément à haute valeur ajoutée pour les organisations, qui permet, dans un environnement complexe, d'aider à la décision et à la définition d'une stratégie. Les ligues et les fédérations, mais aussi les acteurs bénévoles, doivent se doter d'une structure managériale incluant une direction spécialisée dans le développement des disciplines qu'elles estiment stratégiques, tout en se donnant les moyens de peser et d'influencer leurs instances internationales de tutelle, à l'origine de toutes les décisions importantes dans l'organisation de leur discipline, et de s'attacher à devenir plus compétitives au sens large. C'est donc la formation des managers de demain qui doit évoluer, en passant par une sensibilisation à cette nouvelle distribution du paysage sportif. Cela permettra aux futurs dirigeants de maîtriser d'avantage le monde qui les entoure, par des indicateurs multidisciplinaires, multidimensionnels, en les poussant à devenir plus réceptifs. Il ne suffit plus d'être un bon tacticien, entraîneur, gestionnaire, sélectionneur. Il faut désormais gérer le sport moderne dans son ensemble et dans toute sa complexité, comme un tout, à l'aide de nouveaux outils, en installant une culture stratégique compétitive chez les dirigeants sportifs compétents. La stratégie élaborée doit désormais devenir l'élément clé de tout développement d'une discipline, et des valeurs du sport. Appliquées en société, les valeurs du sport sont un levier pour favoriser la cohésion sociale et le bien-vivre ensemble. Ces valeurs doivent être définies, propagées et défendues et c'est la responsabilité tant des pratiquants que des institutions sportives et publiques qui organisent, encadrent ou régissent la pratique du sport de les propager. Avoir l'esprit sportif, dans le sport et dans la vie, c'est être respectueux du jeu, des règles, de soi-même, des autres et des institutions, sportives et publiques, être honnête, intègre et loyal, être solidaire, altruiste et fraternel et être tolérant. Les valeurs fondamentales du sport sont d'être ouvert et accessible à tous, quelle que soit la forme de pratique ou la discipline, de favoriser l'égalité des chances, de favoriser la cohésion et le lien entre tous les acteurs du sport et de refuser toute forme de discrimination. Une nouvelle politique des sports, plus moderne, a été mise en place par les autorités politiques au début de l'année 2013. Elle est orientée vers le sport pour tous et vers une plus grande professionnalisation de nos structures, de nos dirigeants et de notre encadrement. Les résultats vont peut être se faire sentir. Nous avons remporté la Coupe d'Afrique des nations de handball après 18 ans d'attente. Notre sélection nationale de football s'est qualifiée pour la seconde fois consécutive au Mondial de football au Brésil. En 2012, notre équipe nationale dames de volley-ball avait pris part pour la deuxième fois aux Jeux Olympiques de Londres. La sélection de handball messieurs a ravi le titre de champion d'Afrique à la Tunisie. Nous nous hissons peu à peu parmi les pays africains qui se font remarquer par leurs performances. Nous devons professionnaliser les dirigeants sportifs, les coachs et même les joueurs. Nous pourrons ainsi nous appuyer sur des structures plus solides. A. B.