«Dans l'état actuel des choses, si rien ne se passe et devant cette incapacité de couvrir les besoins de l'équipe, les responsables du club n'hésiteront pas à abandonner le handball de manière très brutale, c'est-à-dire de déclarer forfait général.» C'est en ces termes que les dirigeants du MC Saïda ont fait savoir à l'opinion publique leur décision de cesser les activités de leur section handball. Une décision dictée, selon eux, par la crise financière que traverse cette section. Après, donc, la JS Kabylie, c'est au tour du Mouloudia de Saïda, dans sa version handball, de mettre la clé sous le paillasson. L'évènement est d'autant plus grave que nous avons affaire à deux grosses cylindrées du handball algérien, deux équipes qui évoluent dans le championnat le plus élevé dans la hiérarchie de cette discipline. Si la JSK et le MCS arrêtent pour manque d'argent, que penser de tous ces petits clubs qui essaient vaille que vaille de faire subsister un tel sport dans les contrées les plus reculées du pays. Comme on le sait, le développement d'une discipline sportive se fait par ses clubs et ses ligues. Si les premiers nommés se mettent à baisser rideau, comment peut-on espérer monter des sélections nationales compétitives ? Si elles arrêtent d'activer que vont devenir ces dizaines de jeunes licenciés qui, du jour au lendemain, se retrouvent à la rue sans avoir la possibilité de pratiquer leur sport favori ? Celui qui n'aide pas ces clubs marche à contre-courant des objectifs du pays qui vont dans le sens d'une émancipation de sa jeunesse à travers des activités saines comme le sport. L'article 2 de la loi 04-10 sur le sport consacre que «l'éducation physique et les sports, éléments fondamentaux de l'éducation, contribuent à l'épanouissement physique et intellectuelle des citoyens et à la préservation de leur santé. Ils constituent un facteur important pour la promotion sociale et culturelle de la jeunesse et le renforcement de la cohésion sociale.» L'article 3 de la même loi stipule, quant à lui, que «la pratique de l'éducation physique et des sports est un droit reconnu à tous les citoyens sans distinction d'âge ou de sexe. La promotion et le développement de l'éducation physique et des sports sont d'intérêt général». Pour revenir au MC Saïda, ses dirigeants indiquent que la section handball a des dettes d'un montant de 700 millions de centimes. Pour une équipe du championnat national, qui doit avoir de nombreuses catégories, une telle «ardoise» peut paraître dérisoire. Ce n'est même pas la valeur du transfert d'un joueur de football que l'on cherche à présenter comme une vedette alors qu'il ne sait même pas faire correctement une passe sur une distance de dix mètres. Et cela est valable pour de nombreux autres clubs. Mais le problème est que depuis cette saison, le football est devenu un sport à part entière avec son professionnalisme, laissant le club amateur avec toutes ses autres sections, un club amateur qui ouvre droit aux subventions de l'Etat. «L'Etat et les collectivités locales, en relation avec le comité national olympique et les fédérations sportives nationales, ainsi que toute personne physique ou morale de droit public ou privé, assurent la promotion et le développement de l'éducation physique et des sports, et mettent en place, en particulier, tous les moyens nécessaires en vue d'assurer la meilleure représentation de la nation dans les joutes sportives internationales», indique l'article 5 de la loi sur le sport. Il ne semble pas être appliqué à la lettre.