Nombre de partis, associations et personnalités ont annoncé leur décision de répondre favorablement à l'invitation qui leur avait été adressée par la présidence de la République, en vue de participer aux consultations pour la révision de la Constitution. 150 partenaires ont été rendus destinataires de l'invitation, parmi lesquels des associations nationales, des représentants de diverses corporations et des partis politiques. Parmi les partis qui s'impliquent dans cette démarche, le FLN a annoncé la mise en place d'une commission pour l'examen et l'enrichissement de la mouture de constitution, dans le cadre des consultations que mènera le ministre d'Etat, directeur de Cabinet à la présidence de la République, devant aboutir à une Constitution consensuelle, à laquelle il a exprimé son soutien. Ce faisant, le parti du FLN a fait état de la préparation de sa base militante en vue de participer aux débats, par la tenue de réunions organiques à travers les mouhafadhas, sous la houlette des membres du bureau politique, dont la première a eu lieu à Béjaïa, présidée par Ahmed Boumahdi et Mustapha Mazouzi, avec les structures et élus du parti. D'autre part, le secrétaire général du parti, Amar Saâdani, a appelé, jeudi à Alger, les partis, les personnalités nationales et les organisations de la société civile à contribuer à l'élaboration d'une Constitution consensuelle par des propositions efficientes. Le RND, pour sa part, a tenu hier une journée d'études sur la révision constitutionnelle, au cours de laquelle son secrétaire général, Abdelkader Bensalah, a appelé les partis qui ne veulent pas participer à réviser leurs positions, arguant que «c'est une occasion inouïe qui leur est offerte pour présenter leurs propositions, eux qui ne cessent de prôner le changement». Le TAJ de Amar Ghoul, a quant à lui réuni son bureau politique autour de la même question, alors que le Front du changement, «Ettaghyir», s'est déjà dit partant pour ces consultations. Son président, Abdelmadjid Menasra, a affirmé, vendredi dernier à Alger, qu'«en principe sa formation participera aux consultations sur le projet de Constitution consensuelle», rappelant «que le FC avait déjà appelé à ce dialogue». Il a souligné toutefois que «la décision finale sera prise, par le bureau national après examen des amendements contenus dans le projet de révision constitutionnelle», dont le FC a reçu une copie de la présidence de la République. Il a appelé néanmoins à ce que les consultations sur la loi fondamentale du pays soient «larges, sans exclusion et sans tutelle», qu'«elles ne se limitent pas au document proposé» et qu'elles soient sanctionnées par «un dialogue qui regrouperait tous les partenaires en vue d'asseoir une Constitution consensuelle pour l'intérêt de l'Algérie». Autre parti islamiste, le mouvement Ennahda sera également partant pour ces consultations. Son secrétaire général, Mohamed Dhouibi, a d'ailleurs insisté, vendredi dernier à Constantine, sur «l'importance d'associer le peuple à la démarche de révision de la Constitution», estimant «important d'établir un pacte politique, social et économique entre le pouvoir et le peuple en vue de l'émergence d'une Constitution répondant aux attentes de tous les citoyens». Pour le SG d'Ennahda, il est «inconcevable» que la Constitution algérienne soit «l'œuvre d'une minorité». Bien que n'étant pas satisfait de la teneur du document portant propositions d'amendements à la Constitution, dont il a été destinataire jeudi dernier, le FNA prendra part au dialogue qui sera supervisé par le directeur de Cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, a affirmé le premier responsable du parti. Moussa Touati a appelé dans ce sens, vendredi, tous les partis politiques, y compris ceux de l'opposition, à participer aux consultations relatives à la révision de la Constitution initiées par le président de la République et à soumettre leurs propositions. Enfin, le parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR) a annoncé, hier, qu'il organisera, courant mai, une série de rencontres régionales et une autre nationale pour mettre à jour ses propositions et réactions relatives à la révision de la Constitution. Si le Mouvement populaire algérien, (MPA), d'Amara Benyounès, n'a pas encore fait connaître sa position, il ne fait aucun doute que ce parti prendra part à ces consultations, si l'on en juge par ses positions antérieures, notamment pour avoir soutenu activement et participé à la réélection du président Bouteflika. La réaction du PT, qui est également attendue, ne sera pas non plus différente des précédentes consultations menées sous la houlette de Bensalah et auxquelles le parti a pris part et formulé ses propositions. A ceux-là, s'ajoutent les petits partis rassemblés au sein des groupes de «la fidélité», ou dits nationaux, pour lesquels l'occasion est offerte de sortir de l'anonymat et faire connaître leur opposition. Cela va sans dire, aussi, qu'il faut s'attendre à la participation d'associations et représentants de corporations et de personnalités nationales. Ces dernières ne manqueront pas de tirer vers le haut le niveau des débats par la qualité de leurs propositions. A. R.