De nouvelles consultations avec les partis et les personnalités seront engagées en juin prochain sous la direction d'Ahmed Ouyahia. Bouteflika a lancé un appel à tous pour apporter leur concours. Présenté comme la clé de voûte de ses réformes décidées dans la foulée du Printemps arabe et chantier prioritaire de son quinquennat qu'il vient d'entamer, le projet de révision de la Constitution, décidé par le président Bouteflika, sera relancé sous peu. C'est lui-même qui l'a annoncé hier en Conseil des ministres, le premier depuis son investiture et la désignation d'une nouvelle équipe gouvernementale. Ainsi à partir de la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagés par la commission d'experts, celle-là même mise en place en avril 2013, composée de cinq membres et présidée par l'universitaire Azzouz Kerdoun. "Aussi, partant de mon attachement aux vertus de la démocratie participative, et désireux de renforcer notre entente nationale, j'ai déclaré, lors de mon investiture, que je relancerai le chantier préparatoire à une révision constitutionnelle consensuelle, et j'ai indiqué que les forces politiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales seront de nouveau conviées à s'associer à cette entreprise de première importance. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'annoncer qu'à la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagés par la commission d'experts", a indiqué le communiqué de la présidence de la République. C'est donc autour de la mouture esquissée et des propositions d'amendements formulées par cette commission que s'articuleront les consultations avec les partis, lesquelles débuteront en juin prochain. "Ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eues le temps d'étudier", a expliqué le texte du Conseil des ministres. Ouyahia, le pilote Mais contrairement aux consultations de 2012 menées par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, assisté d'un représentant de l'armée, en l'occurrence le général Touati et d'un représentant du courant islamiste, en la personne du conseiller du président Ali Boughazi, les prochaines consultations seront menées par l'actuel chef de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. "J'ai chargé le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République de conduire, sous mon autorité, l'ensemble de l'opération indiquée plus haut. La transparence entourera ces contacts et consultations pour permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement", a expliqué la présidence de la République. Une fois ces consultations achevées, un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré, en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue, a-t-elle précisé. Ce texte fera alors l'objet de la procédure relative à la révision constitutionnelle, sur le fondement de l'article 174 ou 176 de la loi fondamentale en vigueur (voir encadré). Le Président n'a pas manqué, par ailleurs, de lancer un appel à tous les acteurs politiques pour s'associer à ce chantier qu'il qualifie "d'importance" afin d'aboutir, comme il l'a proclamé lors de son investiture, à une Constitution consensuelle. "La révision constitutionnelle est un moment important dans la vie de la nation. Elle mérite donc le concours de tous les acteurs politiques, dans le respect des différences et même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays qui s'enorgueillit du niveau déjà atteint par son pluralisme démocratique. Aussi, je saisis cette occasion pour renouveler mon appel aux personnalités, aux partis politiques et aux organisations à s'associer à ce chantier d'importance nationale qui, je le souhaite, aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle." K. K. Nom Adresse email