Le mouvement Ennahda ne boycottera pas les consultations sur la révision de la Constitution. Son secrétaire général, Mohamed Dhouibi, a assuré la disposition de sa formation politique à participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution. Or, cet accord de principe ne sera pas sans condition. «Le mouvement Ennahda est disposé à participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution mais un consensus doit être dégagé au préalable sur les mécanismes à adopter pour cette révision et les personnes habilitées à opérer cette révision», a affirmé le responsable à l'ouverture d'une rencontre nationale avec les élus du parti. Cette déclaration vient en réponse à l'appel du président de la République qui a invité, dans son discours à l'occasion du 8 mai, les partis à participer au chantier de la Constitution. Lors de la tenue du Conseil des ministres de mercredi dernier, le président réélu a assuré que les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires à la mi-mai des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts «sur la révision de la Constitution», précisant que «par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier». M.Dhouibi qui a rappelé que la révision constitutionnelle «consensuelle» était une revendication longtemps soulevée par l'opposition, a rejeté le procédé adopté en la matière. M.Dhouibi estime que «la commission chargée d'élaborer le projet de révision ne revêt aucun caractère politique». «L'action adoptée sur la base de propositions d'amendements faites par telle commission aux partis politiques qui doivent émettre leurs avis est un moyen détourné qui dénote l'absence d'une véritable volonté politique d'aller vers une Constitution consensuelle», a-t-il regretté. M.Dhouibi estime qu'un tel procédé «vise surtout à garantir le maintien au pouvoir». Le patron d'Ennahda n'exclut pas le retrait de sa formation en cas d'adoption de cette voie qui a déjà montré ses limites. Il a fait savoir par contre que le parti était disposé à oeuvrer dans le cadre d'un partenariat politique avec le pouvoir pour ce qui est des réformes, des programmes et de la révision constitutionnelle et qu'il assumera sa part dans la responsabilité collective si ce partenariat politique venait à être concrétisé. «Le mouvement Ennahda refuse l'emploi politique des partis», a-t-il insisté. Il a indiqué par ailleurs que son parti oeuvrait avec des formations politiques et des personnalités pour la préparation de la conférence nationale sur les libertés et la transition démocratique prévue dans les prochains jours. Concernant le nouveau gouvernement conduit par Abdelmalek Sellal, le responsable politique a considéré que cette équipe n'avait pas de couleur.