Les Journées nationales du monologue, qui se clôturent aujourd'hui à la Maison de la culture Guenfoud-Hamlaoui de M'sila, ont connu un grand engouement auprès du grand public qui a affluer nombreux pour assister aux représentations avec au programme des animations et du rire durant trois jours, rapporte l'APS. Ainsi, privilégiant les one-man-shows, de nombreux artistes venus de différentes wilayas du pays, parmi lesquels Kamel Abidat de Tizi Ouzou, Faouzi Nasri de Mila, Billal Laâraba de Bordj Bou Arréridj et Mourad Saouli de Sétif, participent à cette manifestation. Les responsables de la Maison de la culture, structure initiatrice de ces journées, ont précisé à l'APS que ce rendez-vous culturel vise à faire découvrir le one-man-show au public local, contribuer à promouvoir les activités théâtrales et à diversifier l'activité culturelle. Les organisateurs ont également souligné que l'autre objectif consiste à repérer de nouveaux talents. Le comédien Kamel Abidat, dont les monologues ont récemment obtenu un franc succès en Tunisie, est l'un des artistes les plus attendus lors de cet événement culturel qui a attiré, dès son ouverture lundi passé, un public très nombreux. Il est à noter que des journées nationales dédiées au monologue sont organisées à travers plusieurs wilayas du pays, en réponse à un réel engouement des jeunes artistes. Des rencontres sont également organisées autour de cet art afin de mieux déterminer les critères d'une véritable œuvre individuelle sur les planches. À cet effet lors d'une rencontre dédiée à cet art, Omar Fetmouche, directeur du Théâtre régional de Béjaïa, avait souligné qu'une «grande confusion règne dans le théâtre algérien entre monologue, monodrame et one-man-show qui sont trois disciplines distinctes d'un théâtre à distribution unique c'est-à-dire un seul comédien». Ainsi, les trois disciplines ne peuvent être perçues de la même manière, puisque le monodrame est un travail théâtral à part entière, comprenant l'écriture dramaturgique, la mise en scène, la performance du comédien et parfois la chorégraphie, le monologue n'est qu'une performance individuelle dans une pièce théâtrale, alors que le one-man-show est basé sur le rire et la dérision. De ce fait les trois disciplines ne peuvent être jugées ou produites de la même façon, surtout qu'elles sont fondues toutes les trois dans le moule du monologue auquel sont consacrées aujourd'hui des journées nationales. Le plus dangereux, aux yeux du dramaturge, est que le monologue devient aujourd'hui «un choix de facilités même pour les jeunes comédiens, alors que, selon lui, cet exercice nécessite un grand capital d'expérience sur la scène». Dès lors, il est conseillé aux jeunes comédiens de «se forger au théâtre de large distribution et de capitaliser une expérience conséquente avant de s'attaquer au monologue et surtout d'éviter les imitations et les one-man- shows stériles». Pour rappel, le récit d'une femme algérienne émigrée clandestine en Espagne, thématique centrale du monologue Maya de la coopérative algérienne de théâtre Mosaïque, avait raflé six prix majeurs, dont le Grand Prix, de la 14e édition du Festival international de théâtre d'El Bugâa, qui s'était déroulé récemment au Soudan, avec la participation de plusieurs pays arabes, dont la Jordanie, la Libye, l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Soudan. Le monologue, talentueusement interprété par la comédienne Souad Janati, avait réussi à remporté six prix sur les dix que compte le Festival, dont ceux de la meilleure mise en scène, du meilleur texte, de la meilleure scénographie et des meilleurs effets sonores. Produit en 2013 par la coopérative de Sidi Bel Abbès, Maya, écrit en arabe algérien, avait remporté la même année le Prix Kelthoum du meilleur spectacle au Festival national de la production théâtrale féminine d'Annaba. Cela dénote l'intérêt de plus en plus porté par les professionnels à l'art du monologue ou du monodrame qui, lorsqu'on respecte touts les critères de qualité, dont le plus important est le charisme du comédien, ou de la comédienne, qui prend procession de la scène et arrive grâce à l'énergie explosif de son talent à séduire le grand public. S. B./APS