A Hussein Dey, dans l'établissement accueillant les candidats de cette filière, ce n'est pas la joie. «Les sujets sont abordables pour toutes les autres branches mais pas pour nous. Déjà, hier, contrairement aux scientifiques et à nos camarades de la filière mathématiques, le sujet de maths était bien compliqué pour nous. Il fallait se casser la tête pour s'assurer un minimum de points.» «Aujourd'hui encore, c'est loin d'être facile», affirment deux candidats, à la sortie du lycée. Devant le portail, la foule des candidats est nombreuse. Ils discutent des sujets. Pas de rires. Pas de plaisanteries. Autre raison du stress, la programmation des deux épreuves de physique et de philosophie pour le dernier jour de l'examen, soit jeudi. Deux matières assez lourdes. Au CEM El Khanssa, toujours dans la localité de Hussein Dey, les postulants à la même épreuve de maths (contenu différent), sont aussi déprimés. Tous ont suivi leurs études par correspondance. «Ce n'est pas facile...Il faut nous comprendre, nous n'avons pas fait les cours au lycée. Tout ce que nous savons, nous l'avons appris seuls. Sans professeurs», confie Asma, quelque peu chagrinée. Sa camarade pense la même chose et le dit, à la fois triste et souriante : «Rien à avoir avec les études dans un lycée.» Ce n'est pas l'avis de Narimane, candidate libre. Celle-ci est sortie tôt de la salle d'examen, au lycée Thaâlibia, toujours dans la commune de Hussein Dey. Selon ses dires, même pour les scientifiques le sujet de maths, la veille, était loin d'être facile. Narimane affirme avoir préféré refaire son année de terminale comme candidate libre plutôt que de retourner dans le lycée. «Il n'y a plus d'études dans les lycées. Aucun sérieux. Ajoutées à cela, les grèves à répétition et autres perturbations.» Dans les autres filières, les candidats estiment que la journée d'hier n'était pas clémente. Pour leur part, les enseignants soutiennent que les sujets sont abordables pour ceux qui se sont bien préparés à cet examen. Ce qui est aussi important, c'est que les questions et les exercices sont contenus dans le programme scolaire, selon le seuil arrêté par les services du département de l'éducation nationale. Aussi, les sujets sont clairs et il n'y a pas la moindre erreur. Autre chose, pas de fraude, encore moins de «rébellion» en classe comme c'était le cas, l'année dernière, lors de l'épreuve de philosophie. «Je pense que la décision des responsables du ministère d'exiger une autorisation pour toute sortie aux sanitaires ou autres, a donné ses résultats. Il est vrai qu'il y a eu quelques cas isolés de tentatives de copiage mais sans gravité. Les enseignants et l'administration ont remis les concernés à leur place», indique Zineb El Hamel, enseignante et membre du CLA (Conseil des lycées d'Algérie). Selon ses dires, depuis la décision d'imposer cette autorisation, très peu de candidats demandaient à aller aux sanitaires. D'autres sortent pour fumer. Par ailleurs, il est à signaler un problème d'absence d'eau dans tout le centre d'examen où surveille cette enseignante. Qui dit manque d'eau, dit manque d'hygiène. K. M.