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La faiblesse du niveau de l'enseignement pointée du doigt
Au deuxième jour du baccalauréat 2011
Publié dans La Tribune le 13 - 06 - 2011


Photo : Riad
Par Karima Mokrani
Au deuxième jour de l'examen du baccalauréat 2011, les candidats s'embrouillent. Pas facile l'épreuve de maths. C'est surtout long. «J'avais hâte de sortir. J'étouffais», lance un candidat, filière sciences de la nature, au lycée «Frères Hamia», de Kouba à Alger. D'autres garçons et d'autres filles arrivent, l'air déçu : «Ce n'était pas facile». Ils traînent le pas…et «fuient» les parents, très nombreux à attendre, sur des charbons ardents, à la sortie de l'établissement. D'autres parents arrivent et demandent des nouvelles de leurs enfants. «Le problème n'est pas dans les enfants mais plutôt dans les enseignants. Ces derniers sont peu qualifiés, mal encadrés et de plus, sans généraliser, ils trichent avec les élèves. Ils ne leur transmettent pas tout leur savoir. Ils leur en donnent un peu et en gardent beaucoup pour eux». Un élève se mêle à la discussion et affirme : «Ils le font exprès pour que nous ne comprenions pas grand-chose en classe. Ils nous orientent alors vers des cours de soutien qu'ils assurent eux-mêmes ou d'autres enseignants qui sont leurs amis.» Un autre garçon affirme que les prix se situent entre 2 000 DA et 4 000 DA par mois. «C'est selon la matière, l'enseignant et le nombre d'élèves», explique-t-il. Une enseignante d'anglais confirme, assurant toutefois que c'est grâce à ces cours de soutien que sa fille arrive à suivre normalement ses études. «L'épreuve d'anglais, hier (samedi), n'était facile que pour les bons élèves. Elle ne peut l'être pour un élève de niveau moyen», affirme-t-elle. Condamnant le système dont elle fait partie elle-même, elle déclare : «L'école algérienne ne forme pas. Tout est à refaire. Tout l'enseignement scolaire est à refaire. C'est un problème de pédagogie, de méthodologie… N'étaient ces cours de soutien, les enfants n'arriveront jamais en classe de terminale.»Une autre femme demande à ce que les pouvoirs publics pensent à prendre en charge sérieusement la formation des enseignants. «Il faut les encadrer, les recycler,
leur assurer une formation continue…Ce ne sont pas nos enseignants qui sont mauvais mais le cadre dans lequel ils évoluent», soutient-elle. Non loin du lycée «Frère Hamia», un autre établissement grouille de monde. Des candidats de la filière Gestion sortent en grand nombre. Contrairement à leurs camarades de la filière Sciences, ces derniers semblent être satisfaits. «Nous avons bien travaillé en maths. C'était abordable. Ça nous remonte le moral», diront-ils. Pas de stress, pas de panique pour les prochaines épreuves.
Au lycée Thaâlibia, à Hussein Dey, deux candidats sortent presque abattus : «Ce n'était pas facile. On ne s'y attendait pas.» Les deux garçons sont dans la filière Mathématique technique. Ils viennent de passer leur examen dans l'épreuve de maths. Non loin, des filles pressent le pas. Elles sont dans la filière Sciences. Les deux candidates n'évoquent ni le contenu du sujet de maths ni les conditions de déroulement de l'épreuve. Ce qui les importune, c'est le nombre de matières dans lesquelles elles doivent passer leur examen : «9 matières en 5 jours, c'est vraiment trop.»


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