Trois mouvements du Nord-Mali ont signé, dans la soirée de lundi dernier, à Alger, un accord qui servira de plateforme de négociations avec les autorités de Bamako. L'accord, intitulé «La déclaration d'Alger», a été paraphé, en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, par trois représentants de factions en conflit contre les autorités maliennes. Les mouvements concernés sont le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla), le Mouvement arabe des Azawads (MAA) et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua). La première entité était représentée par Bilal Ag Cherif, la seconde par Sid Ibrahim Ould Sidati et la troisième par El Abbas Ag Antala. L'accord se veut, selon les parties maliennes présentes à Alger, une opportunité de paix à travers laquelle pourrait être enclenchée, de nouveau, une nouvelle étape visant la stabilisation du pays, en proie à une guerre dans la région nord du pays. «À travers cet accord, les parties concernées par le conflit s'engagent avec les autorités maliennes à consolider l'apaisement et, d'une autre part, se doter d'un document de dialogue, qui devrait aboutir à la satisfaction des revendications légitimes des populations de la région dans le cadre de l'intégrité territoriale du Mali», a indiqué un membre de Haut conseil pour l'unité de l'Azawad à l'issue de la signature de l'accord. Auparavant, c'était le représentant du Mnla, Bilal Ag Cherif, qui a été chargé de faire le point sur l'étape ayant précédé la signature de «La déclaration d'Alger». Insistant sur le rôle de l'Algérie dans la quête d'une solution négociée pour la crise malienne, l'intervenant a indiqué que «les négociations ont été fructueuses dans le sens où elles ont été menées afin de définir un projet de négociations avec les autorités maliennes». Il ajoutera que «le présent accord traduit l'engagement des Azawads à rester dans la recherche d'une solution qui mettrait fin à leurs souffrances». Le même intervenant a émis le vœu que ledit document -dont le contenu n'a pas été communiqué aux médias-, «demeure un indice de bonne volonté et une étape devant faciliter une solution à la crise malienne». Ag Cherif a également exprimé son espoir de voir les efforts que mène l'Algérie dans le sens de stabiliser la région aboutir pour l'intérêt de tous les pays. Et c'est à partir de là qu'il met en évidence les efforts de médiation de l'Algérie depuis que la situation s'est envenimée dans ce pays. Une dégradation qui a «légitimé» une intervention militaire française, sous l'égide de l'ONU et l'Union africaine. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui achevait, au même moment, sa visite à Alger, a indiqué avoir évoqué le sujet avec les responsables algériens. «Nous avons parlé aussi du Mali et il se trouve qu'en ce moment même, il y a des délégations des groupes du Nord (Mali) qui sont ici en Algérie et nous espérons qu'ils vont aboutir à des propositions positives», a déclaré Fabius. A. Y.