A Ouagadougou, le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), le MAA (Mouvement arabe de l'Azawad) et le HCUA (Haut conseil pour l'unité de l'Azawad), ne feront plus désormais qu'un. C'est la conclusion de plusieurs jours de concertation entre les différents mouvements armés du nord du Mali. Pour leurs chefs respectifs Alghabass Ag Intalla (HCUA), Bilal Ag Acherif (MNLA) et Sidi Brahim Ould Sidatt (MAA), il s'agit de "fédérer leurs forces autour de revendications cohérentes, du même projet de société et d'une même vision politique", pour aborder les prochaines négociations avec le gouvernement malien. "Nous avons tout en commun : une même vision politique, le même projet de société et la même plateforme de revendications", ont martelé les trois mouvements qui se prévalent de représenter tous les touareg du Mali. Ont-ils compris qu'il fallait aligner une même équipe d'interlocuteurs et de négociateurs face au gouvernement central de Bamako ? C'est plus difficile à réaliser qu'à annoncer, estiment les politologues spécialistes de questions maliennes. Annoncer la fusion est une chose, la mettre en œuvre est une autre. Optimistes, le MNLA , le MAA et le HCUA affirment avoir bouclé les axes les plus compliqués de leur fusion, notamment l'entente sur la plate- forme de leur nouvelle union avec son organe commun de décision et la commission de négociation aux réunions de réconciliation avec Bamako, conformément aux clauses d'Ouagadougou adoptées par les Touareg et le gouvernement malien. Mais pour rendre effective cette fusion et prévenir que d'éventuelles dissensions ne viennent pas la remettre en cause, les trois mouvements se sont donné 45 jours pour sensibiliser leurs bases respectives sur la nécessité de ce processus. À en croire le numéro un du MAA, le projet de fusion est avancé à 90% et les 10% le seront lorsque les militants à la base des trois mouvements auront validé la fusion. Selon les trois secrétaires généraux, la dissolution des mouvements puis leur fusion en un ne peuvent se faire que dans le cadre d'un congrès général. Tâche compliquée même si les trois mouvements parviennent à converger sur le statut juridique de l'Azawad, guidés par "l'intérêt supérieur du peuple de l'Azawad". L'essentiel est que trois mouvements de l'Azawad se disent aujourd'hui convaincus que seule une solution politique peut assurer la paix, la sécurité et le développement et contribuer à la stabilité de la sous-région. Une évolution que partage Bamako. Décryptée par des experts, leur fusion signifie qu'ils veulent se reconstituer en entité civile qui leur permettrait de retourner dans le jeu démocratique. Reste au MNLA à convaincre ses jeunes qui continuent de revendiquer l'indépendance de l'Azawad. Le président du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, avait affirmé en septembre qu'il ne négocierait avec les autorités maliennes que sur la base d'une autonomie de l'Azawad ou il n'y aurait pas de négociations avec les autorités maliennes. Bamako rejette cette approche, qui n'est, par ailleurs, pas partagée par tous les membres de la rébellion. En effet, même au sein du MNLA, la tendance à un retour dans le giron démocratique et des autorités maliennes, est assez lourde. D. B Nom Adresse email