Nos amis Sétifiens, dont le génie linguistique s'abreuve à l'eau cristalline de Aïn Fouara, appellent un enc...r de mouches un «castrateur d'oie». C'est-à-dire un coupeur de cheveux en quatre, un chercheur de poux sur la tête d'un chauve. Ici, le «chauve» est un certain Vahid Halilhodzic. Un sélectionneur coupable d'avoir fait perdre à sa sélection de joueurs galactiques un match qu'elle allait gagner, c'était sûr, les doigts dans le nez et les mains dans les poches contre une équipe de branquignoles et de Pieds-nickelés belges ! Comme si, telle dans une des fables d'Esope, les Fennecs étaient des oies pondeuses d'œufs d'or ! Ces Torquemada sur Web et autres sectaires des colonnes sportives, sélectionneurs de comptoir de café maure, ont traité Halilhodzic de tous les noms d'oiseaux, y compris d'adjectifs que la pudeur interdit de reproduire ici. Allez, rejouons un peu le match Algérie-Belgique et faisons un peu dans l'uchronie, histoire de refaire l'histoire avec des «si» ! Imaginons alors que coach Vahid aurait décidé de jouer «à l'algérienne», comme ils disent. C'est-à-dire l'offensive généreuse, style la charge des Dragons de Napoléon Bonaparte, non pas à Iéna, mais à La Bérézina. Que n'auraient pas dit alors nos sélectionneurs du vendredi saint et du mardi gras sur l'offensive de la fleur au fusil ? Tenez, parions un dinar algérien dévalué là-dessus, qu'ils auraient dressé l'échafaud pour le Bosniaque, Place des Martyrs à Alger ! Dans ce cas uchronique, nos Verts auraient marqué probablement plus d'un but. Mais combien auraient-ils encaissé de la part d'une attaque de joueurs supersoniques comme Affélaini, Hazard, Mertens, Mirallas ou Lukaku ? C'est connu, avec des «si», on aurait mis Alger en bouteille et Halilhodzic en... prison. Après tout, on peut tout reprocher à Vahid Halilhodzic, sauf d'avoir fait un choix tactique, ce dont pourquoi il est justement sélectionneur. Ce choix a bien fonctionné jusqu'à la 70e minute. Il aurait fallu alors que la sélection nationale disposât de plus de ressources physiques pour maintenir le dispositif tactique, tout en accélérant le rythme de jeu. Deux choses inconciliables au vu de l'état de fraicheur de nos Fennecs qui ne sont pas certainement des «iron mens». Restons encore dans l'uchronie et imaginons que, grâce au dispositif Fort Nox installé par Halilhodzic, nos Verts auraient gagné le match ou même obtenu le nul. Dans tel cas de figure, les mêmes sélectionneurs de «Qahwat El Gourari» auraient sombré dans le «wantootrisme» le plus chauvin et trouvé que coach Vahid serait finalement un clone de José Mourinho, Fabio Capello, Alex Ferguson et Carlo Ancelloti réunis ! Ceci dit, l'Algérie n'a perdu qu'un match. Elle n'a pas à en rougir alors même que des puissances du football mondial comme l'Espagne, le Portugal et l'Uruguay ont perdu piteusement leur première rencontre. De plus, rien n'est encore perdu, sachant que la qualification pour les huitièmes de finale se jouera à... 4 points seulement. Rappelons-nous qu'en 1982, avec deux victoires et six points, on a été éliminés au premier tour. Le «match de la honte» entre la RFA et l'Autriche n'en est vraiment pas la bonne excuse quoiqu'on en dise encore, en continuant à chicaner et à chikayer à ce sujet, trente-deux ans après. Le match nul entre Sud-Coréens et Russes arrange bien les affaires de nos Fennecs qui ne seraient pas obligés de gagner leurs deux prochaines confrontations, à l'image de l'Espagne. Un match gagné et un nul suffiraient au bonheur suprême des Algériens : se qualifier, pour la première fois dans l'histoire du foot algérien pour la seconde phase de Coupe du Monde. Qu'en penseraient alors les diptérosodomites de la presse sportive et de la Toile qui ont déjà voué coach Vahid à la géhenne et traîné dans la boue fangeuse de Oued El Harrach ? N. K.