Nombre de partenaires invités aux consultations politiques, ont plaidé pour une approche consensuelle de la révision de la Constitution. Il s'agit notamment du professeur en droit public Azzouz Kardoun, qui a plaidé, samedi, pour une Constitution consensuelle «qui doit être enrichie par les nouvelles données politiques et techniques». M. Kardoun, qui était le président de la Commission de révision de la Constitution, en 2013, a indiqué, à l'issue de sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, chargé de mener les consultations sur le projet de révision constitutionnelle, avoir abordé avec M. Ouyahia le nouveau projet de révision de façon générale. «J'ai présenté à M. Ouyahia le travail accompli par ladite commission», soulignant avoir «remis le projet de révision de la Constitution (de 2013) à la partie concernée». Il a relevé qu'«après l'élection présidentielle d'avril dernier, il y a eu de nouvelles données qui doivent être prises en considération pour l'enrichissement de la Constitution». M. Kardoun a considéré ces nouvelles données comme «une plateforme de travail pour les consultations en cours sur la révision de la Constitution». «Nous sommes d'accord sur cette nouvelle approche», a-t-il ajouté. D'autre part, le parti Tajamoue Amel El-Djazair (TAJ) a proposé la tenue «d'une conférence nationale unificatrice» après les consultations sur le projet de révision constitutionnelle, qui engloberait les différents acteurs de la classe politique et sociale ainsi que des personnalités de différentes obédiences, afin de concrétiser la volonté «sérieuse» d'élaborer une «Constitution consensuelle et prospective», a indiqué le parti, dans un communiqué à l'issue de la réunion de son bureau politique, jeudi soir, sous la présidence de M. Amar Ghoul, président de TAJ. TAJ propose de soumettre le projet de Constitution à referendum, en vue de consacrer «la culture démocratique et s'en remettre à la volonté populaire souveraine, au sein de l'entente nationale», a souligné le communiqué rendu public vendredi. Le parti a réitéré, dans ce communiqué, son appel aux différentes composantes de la société algérienne (partis politiques, société civile, personnalités nationales) à «saisir le consensus établi pour adhérer au dialogue national et élaborer une Constitution consensuelle, avec la participation de tous». Cet appel rejoint celui exprimé par Ahmed Ouyahia, qui avait indiqué, rappelle-t-on, lors de sa dernière conférence de presse, qu'un «consensus» autour de la révision de la Constitution était possible, rappelant que l'objectif du pouvoir était de rassembler tous les Algériens dans le cadre de la Constitution et des lois. «Le pouvoir veut rassembler le peuple, pour un large consensus autour du projet de révision de la Constitution», a-t-il affirmé en ajoutant, dans ce sens, que les portes de la présidence de la République «sont ouvertes aux parties ayant boycotté les consultations autour de la révision de la Constitution, pour qu'elles puissent présenter leurs propositions et exprimer leurs positions, même si ces dernières sont opposées à la position du pouvoir». S'agissant de la suite à donner à ces consultations, M. Ouyahia a fait état d'une synthèse de toutes les propositions qui seront recueillies, qui sera remise au président de la République, qui décidera de la suite à donner, a-t-il rappelé. Ouyahia n'a pas exclu, toutefois, un second round de consultations pour un plus large consensus. Le projet de loi portant révision de la Constitution pourra être soumis à referendum si les amendements qui y seront apportés touchent à l'équilibre entre les pouvoirs et les droits et libertés, a encore affirmé le chargé des consultations sur la révision de la Constitution. A. R./APS