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En Algérie, café-vous bu ?
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Publié dans La Tribune le 26 - 06 - 2014

Une question et c'est fort de café : qu'est-ce qu'une ville, a fortiori une capitale si ce n'est un cinéma, un théâtre, une librairie, un resto, un bistrot et un café ? Une ville conviviale, c'est donc un film, une pièce, une toile, un livre, un verre de quelque chose et une dose filtrée ou pressée de robusta ou d'arabica. Une ville, c'est une tasse sur un comptoir. Des villes comme Paris sont tout cela à la fois : le café, le café-bar, la brasserie et le bistrot sont le théâtre où la convivialité se vit comme au cinéma et se lit dans le marc de café ! Une ville où le journal et le livre sont ouverts au café du coin, devant un verre, une tasse, une assiette. Dans les métropoles européennes, il y a le café-concert, le café-philo, le café-théâtre, les bars à thèmes. Le troquet de tous les instants où l'on vient jouer son turf du jour, ses chiffres du loto de la semaine, gratter sa chance au quotidien, et, bonheur ordinaire, boire un noir bien chaud pour échapper à la noirceur du quotidien. A Alger où il n'était presque plus possible de s'attabler à une terrasse pour boire un noir sans broyer du noir, la convivialité revient, peu à peu, sur les trottoirs. On y boit même, luxe hier fantasmatique, un expresso italien ! Mais cette convivialité est cantonnée à la marge, dans de rares espaces, comme à la Grande Poste, rue Didouche Mourad ou sur les hauteurs. Et elle se paie cher. Un effort est cependant fait et les Algériens apprennent ou réapprennent à déguster de l'arabica de bonne torréfaction ! Mais à Alger, par exemple, ne cherchez pas la convivialité dans ses innombrables cafés malodorants, cradingues et mal accueillants. La convivialité n'y a pas la saveur d'un arabica moulu. Le café maure d'antan, joyeux, coquet et accueillant, parfois sur des nattes en alfa, est aujourd'hui un café «mort». Au sens où malvie et malbouffe s'y côtoient dans des bouillons de cultures... microbiennes. Alors, la convivialité, le livre et le journal ouverts face à une tasse fumante, surtout n'y rêvez pas ! Ici ou là, le café, rarement servi dans des tasses, est presque toujours un robusta bien robuste, acide, âcre, fort astringent. Les Algérois, qui en sont addicts, l'appellent d'ailleurs qahwa goudroune. Le café-goudron trop bien serré qui vous lacère la gorge avant de vous déchirer les boyaux ! Le café maure où les serveurs ont des chemises aussi blanches que le café-goudron, est le lieu de prédilection de consommateurs pressés de prendre un robusta par trop pressé. Rares sont à Alger les cafés où l'on vous sert dans des tasses propres un expresso italien ou un nespresso de bonne capsule. Quant à y lire son livre, c'est une autre histoire. Pourtant, dans l'Alger d'un autre temps, on buvait du café au café. Et le café du coin avait un nom odoriférant. Il était un lieu de rendez-vous. Un coin de convivialité et un espace de culture où les bons esprits s'y retrouvaient. Le café s'appelait le Milk-bar, Le Névé, Le Novelty, Le Lotus, Le Tantonville, Le Terminus, le Boule-Mich, le Café Malakoff, le Dôme ou Le Coq Hardi. Il était même chantant. Le chaâbi y trouvait ses quartiers et ses gammes, comme au Café Malakoff, un temps géré par le légendaire Hadj Mrizek. Et, c'est sérieux, il y avait même des cafés thématiques avec des scopitones, des Juke-box et des tourne-disques. En ces temps, naguère socialistes et l'islamisme «clochardiseur» en moins, le café n'était pas un qahwa goudroune. Certains cafés s'appelaient Café Oum Kalsoum, Café Farid El Atrache ou Café Abdelhalim Hafez. C'était à la rue Tanger où l'on écoutait aussi Hadj M'hamed El Anka et Dahmane El Harrachi. En ces temps d'Alger-café, le cafetier était sympa, souriant, volubile et avait une chemise blanche comme les murs d'Alger. On ne buvait pas du qahwa goudroune, sauf à l'époque de disette chadlienne où on a avalé du «cachiche», un horrible ersatz de café, fait d'un mélange de robusta et de pois-chiche grillé. C'était Alger-café. Alger-désir. Alger-plaisir. C'était avant un certain Tonic-Emballage dont la faillite économique a eu une incidence inattendue : la «gobelisation» de la consommation du café. Cette manière bien algérienne de boire un café dans un gobelet en carton, en marchant sur un trottoir, dans le métro ou en slalomant entre les voitures. Et c'est encore un «qahwa goudroune».
N. K.

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