De notre envoyé spécial à Koweït-City Smaïl Boughazi Dix-sept chefs d'Etat arabes, dont le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, prendront part aujourd'hui au sommet économique qui sera organisé au Koweït. Ce rendez-vous, décidé lors du sommet arabe de mars 2007 à Riyad, sera l'occasion unique pour aborder les innombrables questions qui intéressent les Arabes. Aujourd'hui, vraisemblablement, la politique et l'économie se disputeront les quelques heures de la rencontre. L'économie sera au cœur des débats, mais le cœur sera pour la politique. L'ombre de Ghaza, en fait, plane déjà sur les lieux. Et c'est ce qui ressort des dires du ministre de la Communication koweïtien qui a organisé une conférence de presse et qui a mis l'accent sur les attentes des pays arabes, notamment en ce qui concerne Ghaza la martyre. Selon le ministre, cette question sera débattue lors d'une séance qui lui sera consacrée en marge du sommet. Répondant aux questions des journalistes, le ministre a estimé que les dirigeants arabes débattront toutes les propositions, y compris celles prises déjà lors du dernier sommet de Doha, mais aussi la rencontre ministérielle organisée au Caire quelques jours après l'agression israélienne. Grosso modo, le ministre juge que la question palestinienne est l'affaire de la communauté internationale, et de dire que les pays arabes devraient œuvrer à lui donner cette dimension, citant pour exemple la rencontre organisée hier à Charm Echeikh en Egypte. L'autre question concernant le drame palestinien et qui sera abordée aujourd'hui a trait au fonds qui sera consacré à la reconstruction de Ghaza. Pour le moment, on ne précise pas si le sommet va entériner la décision de Doha (création d'un fonds de deux milliards de dollars) ou opter pour une autre forme d'aide. Ce qui est sûr, selon le ministre de la Communication, c'est que les dégâts seront évalués et une liste des priorités sera mise en place. En ce qui concerne le cessez-le-feu décidé par Israël unilatéralement, le ministre considère qu'il s'agit d'un «pas» qui sera suivi par d'autres. Les questions économiques demeurent, cependant, centrales pour les chefs d'Etat arabes. Ces derniers devraient décider d'un certain nombre de dossiers économiques d'envergure régionale. Selon les responsables koweïtiens, tout le monde a contribué et a participé à la préparation du sommet dont la réussite est inévitable. Ils considèrent que, depuis longtemps, les pays arabes ont opté pour des partenariats très étroits et ont négligé la coopération interarabe. Et c'est dans cette logique des choses que le sommet se tiendra et devrait dégager des mesures palpables et concrètes afin de remettre sur pied l'économie arabe. Il y a lieu de dire, in fine, que le sommet d'aujourd'hui a démontré que la locomotive des pays arabes pourrait être de nature économique. Le débat sur cette question cruciale ne fait que commencer. S. B. Programme du sommet Les dirigeants arabes auront du pain sur la planche. De nombreux dossiers «complémentaires» seront décortiqués et débattus lors de la rencontre. Ces projets concernent particulièrement le commerce, notamment la mise en place d'une union douanière à l'horizon 2015, dans la perspective d'un marché arabe commun en 2020, la mise en place d'un réseau électrique arabe et la sécurité alimentaire. Le rendez-vous sera aussi une occasion propice pour débattre d'autres questions économiques telles que la mise en place d'infrastructures routières et ferroviaires, les ressources en eau, l'éducation, l'enseignement et la recherche scientifique et la lutte contre le chômage.