Le Brésil et l'Allemagne disputeront, dans l'ordre, leurs 103e et 105e matchs de Coupe du Monde! Rien que ça. Des chiffres qui donnent le tournis et une affiche qui fait saliver les amoureux de la balle ronde. Contrairement à ce que l'on puisse penser et malgré ce nombre impressionnant de rencontres disputées en CDM, la Mannschaft et la Seleçao n'ont pas vu leurs chemins se croiser souvent dans la prestigieuse compétition universelle. Le plus titré face au plus expérimenté, le pays hôte face à celui qui ne part jamais disputer un Mondial en tant que touriste, ce choc tient toute la planète foot en haleine. En particulier, les supporters de la Samba qui croient dur comme fer à la sixième consécration de leur équipe. Cependant, sur sa route vers les demies, la bande à Luiz Felipe Scolari a eu des pertes et pas des moindres. À cette empoignade manqueront deux joueurs clés, Thiago Silva et... Neymar Junior. Le capitaine et la star de l'équipe, le tôlier et le magicien, la force tranquille et le Génie. Deux défections qui risquent de poser bien des problèmes à un sélectionneur appelé à trouver les suppléants idéals pour combler un vide qui se fera (trop) ressentir. «L'absence de Thiago Silva et Neymar ? Ce ne sera pas facile. Mais on ne doit pas penser à ça. Même si nous sommes dans une situation difficile pour cette demi-finale contre l'Allemagne, avec Dante (remplaçant de Thiago Silva ndlr), on fera ce qu'il faut. Et on aura un super match. On a travaillé ensemble depuis un an et demi. Personne ne croyait en nous, en notre équipe. Il y a dix jours, personne ne croyait qu'on irait en huitièmes de finale puis en quart. Maintenant, il faut aller plus loin. On a un match très dur, mais on sait qu'on peut le faire», a déclaré Scolari. Ces deux forfaits ne suscitent pas les réactions qu'au Brésil. L'entraineur de Chelsea, José Mourinho, s'est penché sur ce cas et a jugé que «Le Brésil a besoin de Neymar parce que c'est un joueur qui peut gagner des face-à-face, créer le déséquilibre dans la défense adverse et marquer des buts fantastiques. Mais, je dirais qu'aujourd'hui Thiago Silva est plus important pour cette sélection que ne l'est Neymar», a indiqué The Special One dans un entretien accordé à Marca. Le Portugais a soutenu en donnant ses argument : «Thiago Silva est plus précieux car le Brésil se repose beaucoup sur sa défense. Il apporte de la stabilité à l'équipe.» Pour sa part, son joueur à Chelsea, Willian, qui pourrait prendre la place de Neymar dans le onze, a évoqué l'absence de son coéquipier en affirmant que le joueur du FC Barcelone «est la référence pour nous. Il est capable de décider un match, jouer sans lui sera difficile. Mais nous connaissons nos qualités. Nous sommes tristes, mais nous sommes encore plus forts après ce qui s'est passé et on va continuer la poursuite de notre rêve». Dans le spirituel donc, mais avec beaucoup de détermination, le pays organisateur espère bien jouer la 8e finale de son histoire. Malgré tous ces aléas qui viennent brouiller le joli rêve brésilien, les statistiques et les chiffres viennent soulager tout un peuple derrière son équipe. En effet, la sélection allemande n'est historiquement pas en réussite face au Brésil avec seulement 5 succès en 23 confrontations, dont 22 en amical. N'empêche, les Teutons auront à cœur de faire oublier la finale de 2002 perdue lors de leur seule et unique confrontation en Coupe du Monde. Pour cela, il faudra mettre un terme à la longue série d'invincibilité brésilienne sur ses terres. Quarante-deux rencontres sans défaite et une chaîne certainement difficile à briser. Le Brésil, qui reste sur 13 victoires lors de ses 14 dernières sorties, n'a échoué que 3 fois en 10 demies disputées contre 4 pour la «Die Adler», dont les deux récentes (2006 et 2010), en 12 figurations dans le carré d'as. Un sérieux cap psychologique que les hommes de Joachim Löw essayeront de passer. Ce dernier a évoqué cette rencontre en estimant qu'il n'y avait «pas plus beau que d'affronter le Brésil chez lui au pays du football», promettant, au passage, un beau match. Et pour lancer le match avant l'heure, le premier responsable de la barre technique de la «Nationalmannschaft» n'a pas hésité à évoquer l'«arbitrage maison» duquel ont bénéficié les Brésiliens durant certaines rencontres : «J'ai regardé le match entre le Brésil et la Colombie. Il y avait un nombre incalculable de fautes, notamment dans la bataille pour la possession du ballon. Dans ces moments-là, c'est à l'arbitre de prendre les bonnes décisions et d'attribuer les sanctions qui s'imposent», a-t-il prévenu. Alors ? Réalisme froid et expérience allemande ou verve et magie brésilienne? Réponse ce soir, à partir de 21h00. M. T.