Félicitations. «Félicitations au Costa Rica. Vous avez représenté l'Amérique centrale avec honneur et générosité», a écrit le président du Guatemala, Otto Perez, sur son compte Twitter. Le quart de finale entre le Costa Rica et les Pays-Bas (0-0 a.p., 4-3 tirs au but pour les Pays-Bas) a paralysé quasiment la vie dans la capitale, les gens suivant la rencontre en famille ou dans les restaurants. Le Costa Rica a été la révélation du Mondial-2014 en sortant notamment invaincu du «groupe de la mort» comprenant l'Uruguay, l'Italie et l'Angleterre. Malédiction. L'Europe, toujours présente en nombre depuis la première édition en Uruguay en 1930, n'a toujours pas gagné la Coupe du Monde sur le sol américain. En sept éditions, l'Europe a placé une équipe en finale à cinq reprises pour autant de défaites. La première remontait au Mondial-1962 au Chili où le Brésil avait battu la Tchécoslovaquie 3 à 1. Et la dernière datait du Mondial-1994 aux Etats-Unis avec la victoire du Brésil 3 tirs au but à 2 (0-0) devant l'Italie. En 2014, deux Européens sont en demi-finales : Allemagne - Brésil et Pays-Bas - Argentine. Bizarreries. Le Brésil, cinq fois champion du monde, et l'Allemagne (trois titres), s'affrontent en demi-finales mardi à Belo Horizonte... pour la deuxième fois seulement de leur histoire! Les deux nations comptent pourtant 24 demi-finales à leur palmarès, mais hormis la finale 2002 (gagnée par le Brésil au Japon 2-0 grâce à un doublé de Ronaldo), elles ne se sont jamais croisées en phase finale. Par rapport à 2002, Luiz Felipe Scolari est à la tête de la Seleçao et un excellent gardien de but sert toujours les intérêts de l'Allemagne (Manuel Neuer a pris la place d'Olivier Kahn). «The best». «Je pense que (Keylor) Navas est le meilleur gardien du Mondial», a tranché son sélectionneur Jorge Luis Pinto. Et il sait de quoi il parle : en cinq rencontres son gardien n'a encaissé que deux buts dont un penalty de l'Uruguayen Cavani. Face aux Pays-Bas en quarts (élimination aux tirs au but 4-3), Navas a repoussé 15 tirs Oranje, soit juste un de moins que l'Américain Tim Howard devant la Belgique en 8es de finale. L'Allemand Manuel Neuer et le Mexicain Guillermo Ochoa ont aussi effectué des arrêts de très grande classe. «Star». Keylor Navas n'est pas seulement «le meilleur gardien du Mondial», selon son sélectionneur, il est aussi devenu une star des réseaux sociaux costariciens. Ils sont ainsi plus d'un million de personnes à le suivre sur Facebook, 1 050 560 exactement, dimanche soir à 20h00 GMT. Au début du Mondial, le gardien qui n'a encaissé que deux buts en cinq matchs, ne comptait que la moitié de suiveurs. Joel Campbell, auteur d'un but face à l'Uruguay, arrive en deuxième position avec 831 562 suiveurs devant Bryan Ruiz (deux buts). Sur Twitter, c'est Campbell qui arrive en tête devant Ruiz. En comparaison, le président Luis Guikkermo Solis, élu à 78%, ne compte que 581 577 suiveurs sur Facebook et 83 200 sur Twitter. 50e rugissant ! Le Suisse Xherdan Shaqiri, auteur des trois buts de son équipe face au Honduras lors du dernier match du groupe E (3-0), a non seulement réalisé le deuxième triplé du Mondial brésilien après celui de l'Allemand Thomas Müller face au Portugal (4-0). Le Suisse a surtout signé le 50e triplé de l'histoire de la Coupe du Monde, selon fifa.com. Le premier du genre avait été réussi il y a presque 84 ans jour pour jour, en 1930, par l'Américain Bert Patenaude face au Paraguay (3-0). Parmi ces triples buteurs, quatre l'ont fait deux fois. Le Hongrois Sandor Kocsis en 1954 (9-0 contre la Corée, et 8-3 face à la RFA. Il avait en fait marqué quatre buts contre les Allemands et était le premier de la liste. Le Français Just Fontaine avait marché sur les pas de Kocsis en 1958 : 7-3 contre le Paraguay et 6-3 devant la RFA. L'Allemand Gerd Müller les a rejoints en 1970 : 5-2 face à la Bulgarie et 3-1 devant le Pérou. Enfin, l'Argentin Gabriel Batistuta est, pour l'instant, le seul joueur à avoir réussi deux triplés sur deux éditions : 4-0 contre la Grèce en 1994 et 5-0 face à la Jamaïque en 1998. Santos soutient Pekerman. Le président colombien, Juan Manuel Santos, a remercié la sélection nationale pour son beau parcours au Mondial brésilien et a pressé les dirigeants sportifs du pays de maintenir leur confiance à l'entraîneur argentin des Cafeteros, Jose Pëkerman. Dans sa première apparition publique depuis sa réélection le 15 juin, un Santos visiblement ému, portant le maillot jaune de l'équipe colombienne, a remercié les joueurs et leur sélectionneur pour avoir mené pour la première fois la Colombie en quarts de finale où elle est tombée avec les honneurs face au Brésil (2-1). «Merci beaucoup à tous les joueurs qui ont tout donné sur le terrain avec honneur, dignité et un jeu propre», a dit le président Santos. «Quelle fierté ! Nous sommes si fiers de notre équipe nationale de Colombie», a-t-il insisté. Poids lourd. Ronaldo et Lothar Matthaüs étaient assis côte à côte pour une conférence de presse à Rio. Comme l'Allemagne et le Brésil se rencontrent en demi-finales, «O Fenomeno» a fait semblant de se mettre en garde comme un boxeur pour défier le capitaine des champions du monde allemands en 1990. Et Matthaüs de lancer dans un rire : «On ne boxe pas dans la même catégorie de poids.» Ronaldo, même s'il a maigri, reste toujours enrobé. Mais il a pris la plaisanterie de l'ancien libero, bronzé et affûté, avec le sourire. C'est politique. Une hôtesse de l'air brésilienne demande à un étranger dans l'avion : «Qui va en finale ?». «Le Brésil», lui-répond le passager. Elle, en revanche, voit bien l'Allemagne battre le Brésil en demi-finales. «C'est politique!», s'est-elle justifiée. Comme elle, certains Brésiliens espèrent une défaite de la Seleçao pour des raisons politiques : ils ne souhaitent pas voir la réélection de la présidente, Dilma Rousseff, en octobre. Maintenant privé de Neymar blessé, le Brésil a de réelles chances de se faire battre et l'hôtesse de l'air a même parié un billet d'avion sur une victoire... allemande! Sabella-Michael Jackson. Alejandro Sabella, le coach de l'Argentine, a failli tomber à la renverse lors d'une occasion ratée d'Higuain face à la Belgique et s'est rattrapé de peu, à deux doigts de heurter son banc. Il est devenu un vrai personnage de cartoon sur Twitter, qui l'a comparé à un Michael Jackson aux danses renversantes. Des photos montage le montrent sauvé in extremis par les gants de Tim Howard, le gardien US, ou soutenu par la main de Thierry Henry. Un autre cliché le met en position de premier domino faisant chuter tous les autres. Il est aussi caricaturé dans la fameuse scène de «Titanic» avec Leonardo Di Caprio le tenant dans ses bras à l'avant du bateau. Menaces de mort. «Monstre», «le plus grand vilain de l'histoire du football» figurent parmi les qualificatifs, les moins virulents, qui reviennent le plus souvent sur Twitter concernant le Colombien Juan Zuniga, qui a mis fin au Mondial de la star brésilienne Neymar. Des menaces de mort et des messages d'insultes à caractère raciste inondent également les réseaux sociaux. Certains twittos réclament en revanche du calme et dénoncent les remarques racistes. «Je n'ai jamais voulu blesser le joueur. Quand je suis sur un terrain, je fais tout pour défendre mon pays et le maillot que je porte, mais sans jamais avec l'intention de blesser quiconque», a affirmé Zuniga à Globo TV. «C'est très triste et j'espère que, avec l'aide de Dieu, il ne souffre pas trop parce que tout le monde sait qu'il est le plus grand joueur du Brésil», a conclu le Colombien. Non au racisme. Lors des journées anti-discrimination de la Fifa, vendredi et samedi, les capitaines des équipes qualifiées pour les quarts de finale ont lu un message appelant à «l'éradication du racisme et de la discrimination grâce au pouvoir du football». Sur les réseaux sociaux, plus de 500 000 personnes ont participé à cette campagne îSayNoToRacism, en publiant des selfies. Une sélection de ces photos a été diffusée avant le coup d'envoi sur les écrans géants d'Estadio Nacional, d'Arena Fonte Nova, d'Estadio Castelao et d'Estadio do Maracana. Depuis 2002, la Fifa organise des journées anti-discrimination lors de ses différentes compétitions. Dieu du foot. Une question emberlificotée d'un journaliste brésilien a donné lieu à un moment de détente dans la conférence de presse de Bastian Schweinsteiger. Il était question de faire la relation entre le surnom de «Fussballgott» (Dieu du foot) qu'ont donné les supporters du Bayern Munich au milieu de terrain de 29 ans et le fait que le foot soit considéré comme une religion au Brésil; en tout cas une question de cet ordre. «Je n'ai pas vraiment compris la question», a d'abord répondu le joueur. «Mais le surnom de Dieu du foot, avant moi, était pour Carsten Jancker, je ne sais pas si vous le connaissez», a dit Schweinsteiger en riant, déclenchant l'hilarité dans la salle.