à voir le football algérien, on comprend vite que le sport roi est un tout. Tout le monde a compris que le football algérien ne se repose pas que sur l'équipe nationale seulement, qui a conquis tous les cœurs à Brasilia 2014, bien qu'on ait des joueurs brillants qui évoluent dans les plus grands championnats d'Europe. Le football local est moribond. Il faut lui donner de l'attrait pour que les gens reviennent au stade comme ils le faisaient avant. La nouvelle génération de joueurs a donc la lourde responsabilité de s'illustrer lors des compétions régionales, continentales ou planétaires. Ce n'est pas une pression, ils en ont les moyens. Le MJS et les autorités locales ont tout mis au service des équipes de football qui ne gagnent rien. Mais, donner de l'argent, même sans compter, ne forme pas forcément une bonne équipe. Il faut d'autres ingrédients. Alors que les championnats d'Algérie rimaient avec performance, le niveau sportif a ces dernières années laissé certains observateurs sur leur faim. L'organisation, en revanche, ressort satisfaite, notamment la LNP qui croit avoir tout mis en œuvre pour la bonne marche de notre football. Pour son quatrième événement d'envergure professionnel, après les championnats de football amateur, le football national est passé depuis quatre saisons, au format supérieur avec les Ligues 1 et 2 Mobilis. Des organisateurs satisfaits. Sur ces années de professionnalisme de compétition, Mohamed Raouaraoua, Mahfoud Kerbadj et son équipe avaient un immense défi à relever : gérer le flux de clubs dans le bon sillage du professionnalisme. Un chiffre anormalement élevé du fait de l'assemblage des formations pour former l'élite et donner une base aux jeunes. À l'arrivée, le pari n'a pas été tenu. «Les conditions étaient exceptionnelles à chaque rendez-vous, aucun stade n'est aux normes internationales, ni ne fait le plein, aucune enceinte n'aurait permis une bonne organisation avec un spectacle de qualité», a souligné, le président de la JS Kabylie, qui sait déjà qu'il sera impossible de repartir sur le même format l'an prochain avec un pareil manque d'intérêt de la part de la tutelle. «Forcément, sur une manifestation de taille, il y a toujours un ou deux petits couacs, mais globalement, tout doit rentrer dans l'ordre lors du prochain rendez-vous et tout doit très bien se passer», résume Djamel Amani, le président du RC Arbâa, par ailleurs très satisfait de la fréquentation du public de l'Arbâa qui se déplace pour voir son équipe. Si toutes les places ont trouvé preneurs - au stade Brakni ou évoluait l'équipe de Cherif El Ouazzani- le taux de d'affluence très correct devrait permettre à l'organisation de respirer financièrement. Alors que les précédents championnats s'étaient soldés sur des déficits, le RC Arbâa peut cette fois envisager un autre bénéfice. L'équipe peut désormais livrer son premier match à domicile face à la JSK. Les dirigeants du club ont reçu le feu vert pour recevoir la formation kabyle au stade Smaïl-Makhlouf. Cela fait longtemps que les gars de l'Arbâa attendaient la livraison de ce stade d'une capacité de 6 000 spectateurs. Retapé à neuf, le stade est désormais prêt pour la rencontre décisive pour la JSK. Ils ont préféré gagner de l'argent, au lieu de gérer le tout de la bonne manière Les Ligues 1 et 2 Mobilis de football possèdent plusieurs équipes moribondes qui peinent à rester tout juste à flot. Plusieurs équipes peinent à remplir leurs stades malgré l'affiche. Mais là au lieu de parler de reconstruction et réorganisation des clubs, on laisse miroiter la possibilité d'un élargissement du championnat ou de sa diminution ! Pour assister aux matchs il faudrait les moyens de transport adéquats, le billet est couteux et inabordable pour certaines couches, et il est impossible d'y aller en famille. D'autre part gérer une équipe de sport professionnel ne se gère pas comme une usine à chaussures. Manque de vision indiscutable. Ils ont préféré gagner quelques sous maintenant, au lieu de gérer le tout de la bonne manière et faire des centaines de millions plus tard. Malgré tout, avec un propriétaire conscient de la singularité du modèle d'affaire d'une industrie du divertissement comme l'est le football professionnel, les nouveaux dirigeants auraient de grandes chances de réussite. Y en a-t-il à l'écoute ? Les vrais dirigeants qui savent gérer, mis aujourd'hui sur la touche, avaient ce même enthousiasme fort pour le football, pour le sport professionnel en général. Mais la réalité est tout autre. Si une équipe ne trouve pas d'investisseurs c'est qu'elle n'est pas viable. Et même si on en trouvait aurait-on les spectateurs ? Les clubs algériens ne pourront pas se payer de vedettes. Et le football actuel étant une industrie florissante, on atteint des montants de contrats ahurissants. Si quelques clubs sont à flots maintenant, c'est grâce aux mécènes et à l'Etat qui donnent beaucoup d'argent. Dès qu'ils auront quitté un jour le navire, le naufrage ne serait qu'une question de temps. Une masse salariale de millions de dinars par année, ce n'est pas réaliste, non, on pourrait peut-être éviter d'aller chercher de super-vedettes, payées des milliards par année, sans rien produire en contrepartie. Le championnat national souffre d'énormes déficits d'images dû principalement à nos medias qui trouvent toujours moyen de considérer le football algérien comme le plus pauvre, le plus faible et moins prestigieux que les monstres égyptiens et tunisiens. Il y a chez nous une crise de confiance tout simplement parce que l'on s'auto-persuade que l'on est forcement plus petit que le voisin ! Et le second problème est encore un problème de mentalité qui inclus la notion de partage équitable et ou cette politique est injuste pour les clubs tirant le championnat vers le haut. Comment un club jamais diffusé et ne prenant jamais de risque financier sur un recrutement peut-il être récompensé au même titre que les autres qui eux font vivre le spectacle en Algérie ? Pour la note positive, on dira que nous sommes intimement convaincus que les ligues 1 et 2 Mobilis, voire même les divisions inférieures, renferment des joueurs de talent, que le recrutement si souvent critiqué est une excellente solution pour nos clubs. Il en est de même pour nos entraîneurs, qui n'ont pas forcement gagné de coupe africaine pour les raisons connues, mais ils n'en sont pas moins compétents par apport aux étrangers. A. B.