Kamel Mouassa demeure l'un des techniciens les plus exp�riment�s du foot national. Il a driv� toutes les grandes �quipes � part le MCA. Cheveux gris au vent, il a atterri, cette saison, � l'ASMO une v�ritable �cole o� ses qualit�s de p�dagogues sont appr�ci�es. Coup de projecteur sur un gentleman entra�neur. Comment jugez-vous le parcours de l'ASMO sous votre houlette ? Au d�part, et avant mon arriv�e, les dirigeants visaient la course � l'accession. Malheureusement, les r�sultats n'ont pas suivi au cours de la phase aller. L'�quipe avait �t� terrass�e par une crise multiforme de jeu et psychologique. Et une crise financi�re aussi ? Non, de ce c�t� l�, il n'y avait aucun probl�me. Nos joueurs, par rapport � ceux des autres clubs, ne manquent de rien. Finalement, �tes-vous satisfait ou pas ? Je ne suis pas satisfait, au regard des moyens et de l'histoire de ce club. L'ASMO n'a rien � faire en ligue 2, sa place est en ligue 1. Malheureusement, on a coll� � ce club une �tiquette d'�cole de formation. Justement, n'y a-t-il pas un choix � faire entre former ou jouer les premiers r�les ? Non, ce n'est pas une question de choix. La formation est un acquis pour l'ASMO qui est devenu un club professionnel. Et quand on parle de professionnalisme, cela inclut la notion de comp�titeur. Par cons�quent, il est temps de changer de politique. Quelle politique faudrait-il adopter ? Il faudrait d'abord assurer la stabilit� des joueurs. Plut�t que de les former puis de les c�der � d'autres clubs, il faudrait les garder. Si on parvient � les conserver pendant deux ou trois ans, l'ASMO pourrait retrouver rapidement la premi�re ligue. Ensuite, il faudrait se mettre dans la t�te que le professionnalisme implique l'esprit de comp�tition. Vous qui avez une longue exp�rience, pensez-vous que nous sommes vraiment entr�s dans le vrai professionnalisme ? Il y a un d�but � tout et il fallait bien commencer. On parle de championnat et de joueurs professionnels mais la gestion actuelle n'a rien de professionnel. Etes-vous surpris par le parcours du RC Arba� ? Pour moi, ce n'est pas une surprise. Je connais les dirigeants de l'Arba� et � leur t�te Adl�ne qui a une bonne exp�rience, puisqu'il a d�j� travaill� au CRB, et qui a su imposer une politique de stabilit� et de rigueur. Je dirais la m�me chose de A�n Fekroun. Depuis plus de vingt ans, sur les terrains, vous avez entra�n� toutes les grandes �quipes � part le MCA ? En ce qui concerne le MCA, c'�tait une question de �mektoub�. Aujourd'hui, il est peut-�tre temps de postuler pour prendre en main une s�lection ? En 1998, on m'avait propos� de diriger la s�lection nationale, mais j'�tais d�j� en poste � la JSK et je n'ai pas pu y r�pondre favorablement. Des regrets avec le recul ? Non, aucun regret, j'ai eu un parcours int�ressant. Et quel est votre avis sur la s�lection nationale actuelle dirig�e par Halilhodzic ? Nous avons des joueurs de qualit� et la s�lection nationale n'a jamais eu autant de moyens. Malheureusement, son parcours lors de la derni�re CAN a �t� une grosse d�ception. Bon, maintenant, il faut savoir tirer les le�ons des �checs et aller de l'avant. Pour ou contre un s�lectionneur �tranger ? Le m�tier d'entra�neur est universel comme le football. Alors pas question de fermer nos fronti�res aux techniciens �trangers. En plus, un s�lectionneur ne forme pas. Il a des joueurs d�j� pr�par�s et c'est � lui de trouver les bonnes solutions. Ce qui compte ce sont le CV et les r�sultats, le reste n'est qu'un d�bat inutile. La chute de la JSK, vous en pensez quoi ? Le probl�me de la JSK, c'est que c'est devenu un club o� r�gne l'instabilit� des joueurs. Avant, ce qui faisait la force de la JSK, c'�taient des joueurs qui avaient grandi et jou� ensemble. Ce n'est, malheureusement, pas le cas aujourd'hui.