Grande satisfaction chez le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, invité hier au forum de notre confrère Liberté. Selon ce dernier, au moins un étudiant sur deux a obtenu son premier choix (56,07%), 8 étudiants sur 10 (79,51%) l'un de leurs trois premiers choix et 9 étudiants sur 10 (87,72%) l'un de leurs cinq premiers choix. 96,52% des inscrits ont obtenu l'un de leur dix premiers choix. «C'est un bon score» s'est-il félicité. Les autres, un nombre jugé faible (7 704) ont eu droit à un 11e choix qui ne l'est pas vraiment puisque imposé par la machine. Sur ces 7 704 nouveaux bacheliers, environ 5 000 ont déposé des recours et ces derniers ont été traités selon des critères bien définis. Le ministre assure que ce système d'orientation informatisé, adopté depuis quelques années, est le plus correct. «Il se peut qu'il y ait quelques insatisfactions, voire quelques injustices, mais je vous assure qu'il est le plus correct. Nous avons eu beaucoup de bonnes notes au baccalauréat juin 2014, ce qui a fait que les notes minimales pour les filières dites protégées ont été assez élevées. Il n'empêche que ce système, devenu obligatoire, a donné de très bons résultats en terme d'orientation pour la plupart des nouveaux bacheliers.» Plus précis, le ministre rappelle que le nombre des nouveaux bacheliers, cette année, approche les 225 000. Les inscrits sont au nombre de 224 923, soit 30 000 de plus par rapport à l'année dernière. Un nombre réduit des nouveaux bacheliers, quelque 7 500, n'ont pas déposé de fiches de vœux, soit parce qu'ils sont allés dans un secteur autre que l'enseignement supérieur, soit qu'ils sont déjà étudiants dans une filière et qu'ils ont refait leur bac pour améliorer leurs notes. «Le baccalauréat algérien reste un examen sérieux et protégé. Il montre les compétences et les capacités de nos étudiants. Raison pour laquelle nous continuons à déployer tous les efforts nécessaires pour son bon déroulement», a-t-il dit. Les diplômes aussi ont toujours leur valeur d'autrefois, insiste-t-il : «Qu'on arrête avec cette histoire de reconnaissance de nos diplômes. Bien sûr que nos diplômes sont reconnus par l'Etat algérien, par l'Unesco et par tous les pays au monde. Et pour ce qui est de ce que vous appelez équivalence, celle-ci ne peut exister entre un diplôme algérien et un autre algérien. C'est absurde. L'équivalence, c'est lorsqu'il s'agit de pays différents.» Le représentant du gouvernement, interpellé plusieurs fois sur la valeur du diplôme algérien, notamment le DEA, persiste et signe : «Le diplôme algérien est reconnu par tous.» Pour le système LMD, «j'avoue que ce dernier a été fait sans que les conditions ne soient réunies. Il n'a pas été bien préparé en ce sens qu'il y a eu mauvaise adaptation avec ce qui se fait ailleurs et notre réalité algérienne. Il y a eu manque d'encadrement et manque d'infrastructures. En plus, pour la réussite du LMD, il faut tout un environnement économique et industriel. Ce n'est pas encore le cas pour nous, contrairement à la France par exemple». Le ministère considère qu'il n'est pas facile de faire une évaluation juste de ce système au moment où ce dernier n'est pas encore tout à fait généralisé et que les deux systèmes (ancien et LMD) cohabitent encore. Il a assuré toutefois que «nous sommes au stade des correctifs. Ce système LMD a réussi partout ailleurs, il n'y a pas de raison qu'il ne réussisse pas pour nous». Pour les écoles préparatoires, celles-là critiquées pourtant par des enseignants, des étudiants et autres, le ministre Mohamed Mebarki, pense le contraire : «Bien au contraire, je pense que la réforme sur ce plan a bien abouti. Ce sont les meilleurs qu'on envoie dans ces écoles. Je vous assure que le nombre de ceux qui abandonnent, dans ces écoles ou ailleurs, est très faible et ce n'est pas pour cause de langue. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui parlent d'échec et de déperdition à cause d'un problème de langue.» En termes d'infrastructures, le ministre s'est également montré très satisfait : «Ce sont toutes les wilayas qui disposent désormais d'un établissement de formation universitaire. La dernière, c'est Illizi et son établissement sera réceptionné en septembre prochain.» Le nombre de places pédagogiques à réceptionner avant le 20 août prochain, a souligné le ministre, est de 62 000. Ajoutées à celles qui existaient déjà, cela va faire un total de 1 270 000 places physiques. Le nombre des diplômés entre juin et septembre est estimé à 284 700 dont 190 000 du cycle LMD. 75% de ces licenciés LMD pourraient s'inscrire en master. Ajoutés à cela, l'effectif de la post-graduation et les étudiants inscrits en formation continue, le nombre total des étudiants pour l'année universitaire 2014/2015 sera de 1 330 000. «Ce chiffre est très proche de la réalité. 80% des rattrapage ont été effectués en juin.» Pour l'hébergement, il est prévu la réception de 650 000 lits : «Cela veut dire qu'un étudiant sur deux pourrait prétendre à un lit dans une résidence universitaire.» Cela est d'autant plus satisfaisant et intéressant que les conditions de vie dans les résidences universitaires ont nettement évolué, selon le ministre. Pour l'encadrement, l'université algérienne dispose actuellement d'au moins 51 000 enseignants, soit un enseignant pour 21 ou 22 étudiants. Il est également prévu le recrutement de quelque 4 000 pour les besoins de cette année, a indiqué le ministre. L'autre nouveauté pour cette année, entre autres réalisations et projets, réside dans l'ouverture de deux écoles de formation des enseignants (ENS), l'une à Oran et l'autre à Mostaganem. Cela à la demande des services du ministère de l'Education nationale qui se plaignent d'un grand déficit en la matière. Les inscriptions définitives à l'université se poursuivent jusqu'au jeudi 7 août. K. M.