La communauté internationale s'apprête à lancer un ultimatum aux belligérants au Soudan du Sud pour qu'ils mettent un terme immédiat à la guerre civile qui déchire ce pays depuis fin 2013, a prévenu le secrétaire d'Etat américain John Kerry. En marge d'un sommet Etats-Unis/Afrique à Washington, M. Kerry s'est entretenu avec le président sud-soudanais Salva Kiir et des dirigeants de pays africains membres de l'organisation est-africaine Igad (Ethiopie, Kenya, Djibouti, Ouganda) qui sert de médiation dans le conflit. «Il y a un accord unanime pour que la guerre cesse et qu'elle cesse maintenant», a déclaré M. Kerry. Les dirigeants des pays membres de l'Igad sont «prêts à lancer un ultimatum final pour que les parties viennent à la table des négociations», a martelé le chef de la diplomatie américaine, qui s'était rendu au Soudan du Sud en mai dernier. Il a ajouté que «le Conseil de sécurité des Nations unies se rendrait (dans la région) la semaine prochaine pour dire clairement qu'il n'y pas d'alternative au plan de paix mis sur la table» par l'Igad. Les pourparlers sous l'égide de l'Igad ont repris lundi à Addis Abeba. Les médiateurs ont averti les chefs des forces belligérantes - celles du président Kiir et celles de son rival l'ex-vice-président Riek Machar - qu'ils seraient tenus pour responsables d'une poursuite de la guerre civile dans le plus jeune Etat du monde, désormais menacé de famine. En vertu d'un accord signé le 10 juin, les deux camps ont jusqu'au 10 août pour former un gouvernement de transition. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont infligé des sanctions contre des chefs militaires de chaque camp et l'Igad a menacé de faire de même. Le conflit, marqué par des massacres et atrocités sur des bases ethniques, a déjà fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et chassé de chez elles plus de 1,5 million de personnes.