Les opérations d'éradication des bidonvilles et du vieux bâti ont permis la récupération de plus de 50 hectares de terrains dans la capitale. C'est ce qu'a indiqué à l'APS le chargé d'études et de synthèses au niveau de la wilaya d'Alger, Smaïl Mohamed. «Les assiettes foncières dégagées à la faveur de l'éradication, après le relogement des familles habitant les immeubles menaçant ruine et les bidonvilles, a permis de récupérer depuis le 19 juin dernier, 52 hectares de terrains dans la capitale», a-t-il précisé. Les assiettes foncières libérées seront exploitées pour réaliser divers projets, des projets de logement notamment, selon le même responsable. Rappelons que plusieurs de ces assiettes foncières ont été récupérées dans des communes telles El-Harrach, Hussein Dey, Birkhadem, Oud Koreich, Raïs Hamidou, Bologhine et Bab El Oued. «Nous avons prévu des projets de logements et d'équipements publics sur les terrains évacués après avoir rasé les chalets et les bidonvilles qui ceinturent anarchiquement la capitale», a expliqué M. Smaïl. Cela réaffirme l'intention des autorités algériennes à en finir avec les bidonvilles dans la capitale. Comme l'a affirmé à plusieurs reprises le wali d'Alger. M. Zoukh a assuré précédemment qu'il n'y aura plus de bidonvilles dans la capitale. Il a aussi indiqué qu'il procédera avec la plus grande fermeté contre toute personne qui oserait construire un bidonville dans la capitale. Pour empêcher un éventuel retour des occupants de ces bidonvilles, les autorités locales procèdent à leur démolition, une fois que les derniers habitants quittent les lieux, ce qui a permis la récupération de ces espaces. Parmi les projets qui seront réalisés sur les terrains récupérés, on cite le stade communal de Birkhadem, la ligne ferroviaire Zéralda-Birtouta ainsi que le nouveau siège du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, qui sera réalisé au site dit «côte rouge» à El Magharia (Hussein Dey). Les terrains évacués à l'intérieur de la ville d'Alger, qu'ils soient privés ou publics, dépendent pour ce qui est de leur destinée à la «nature juridique et des projets prévus», selon M. Smaïl. Le séisme qui a frappé la capitale, vendredi dernier, a brouillé les cartes pour les autorités de la wilaya, ce qui fait que celle-ci doit revoir les listes des opérations de relogement car plusieurs vieux bâtis menacent de s'effondrer. Plusieurs nouvelles familles figurent alors d'une manière imprévisible dans le programme de relogement. Dans ce cadre, près de 800 familles ont été relogées depuis vendredi dont 424 familles d'El Hamiz (Dar El Beida), 58 autres de Bab El Oued et 79 issues de la Casbah. Les immeubles au niveau de la Casbah ont subi des effondrements partiels. Pour cela, des équipes d'architectes mènent une opération d'expertise afin de déterminer les dégâts du séisme avant de lancer, exceptionnellement, des travaux de restauration de cette vieille cité, classée par l'Unesco patrimoine mondial sauvegardé. Dans le même contexte et en ce qui concerne le sort des terrains évacués à El Hamma après l'éradication de plusieurs immeubles vétustes, M. Smaïl a expliqué que «c'est le Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (Pdau) qui détermine le plan d'occupation du sol et définit l'extension urbaine et la nature et l'implantation des projets». Par ailleurs, elles sont encore nombreuses les familles issues de quartiers populaires de la capitale qui restent dans l'expectative d'un éventuel relogement à la suite du séisme du 1er août dernier ayant fragilisé davantage leurs habitations, au niveau de la Casbah notamment. Avec près de 600 habitations précaires sur un ensemble de 1 816, la Casbah est réputée pour être l'un des quartiers les plus vétustes de la capitale. Une équipe du CTC (Contrôle technique des constructions, ndlr) est passée au lendemain du séisme pour inspecter les maisons à risque d'effondrement et établir un rapport détaillé. Au niveau de Bab El Oued, plusieurs maisons ont subi des dégâts à cause du séisme. Deux mille bâtisses jugées vétustes ont été recensées avant le dernier séisme par les services de la wilaya d'Alger, dans les principaux quartiers populaires de la capitale. Une nouvelle opération de recensement aura lieu, elle sera pilotée par la cellule de crise mise en place après le séisme du 1er août dernier. Cette cellule aura pour mission de définir les constructions nouvellement endommagées par la récente activité sismique. A. K.