Lors du sommet Etats-Unis- Afrique qui s'est tenu à Washington du 4 au 7 août, de nombreux domaines dont l'énergie, l'environnement et la sécurité ont été identifiés par l'Algérie pour constituer des aspects importants dans le partenariat renforcé entre l'Afrique et les Etats-Unis d'Amérique. Dans «la déclaration de l'Algérie au Sommet Etats-Unis-Afrique», il est indiqué au chapitre paix et sécurité que les revenus des groupes terroristes et les réseaux de trafiquants «tirés du paiement de rançons ont accru les capacités de nuisance» de ces groupes. La déclaration de l'Algérie au premier Sommet Etats-Unis d'Amérique/ Afrique tenu sous le thème «Investir dans la prochaine génération» préconise que «le partenariat qui a déjà à son actif des résultats positifs devrait être renforcé pour mieux répondre aux priorités et besoins de l'Afrique». Il importe de signaler, à ce titre, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé lors de la session, paix et sécurité à renforcer les capacités africaines de résolution des conflits, appelant à une coopération accrue avec les Etats-Unis dans les domaines du renseignement, de la formation et d'équipements spécifiques à la lutte antiterrorisme. M. Sellal a également exprimé sa satisfaction au président américain, Barack Obama, pour sa nouvelle initiative de création d'un fonds pour le partenariat dans la lutte antiterroriste. Renforcer la coopération sécuritaire américano-africaine Mercredi, le président Barack Obama a déclaré lors du sommet que le continent et les Etats-Unis avaient l'opportunité d'approfondir leur coopération dans le domaine de la sécurité pour faire face aux menaces terroristes en affirmant que son pays allait continuer à renforcer les capacités africaines en matière de lutte antiterrorisme. Il a annoncé, à ce titre, que son pays va accélérer son aide à six pays en Afrique pour leur permettre de mieux assurer leur sécurité et va en aider six autres à créer une force de réaction rapide de maintien de la paix. Les pays concernés sont le Kenya, la Tunisie, le Mali, le Nigeria, le Niger et le Ghana. Il s'agira notamment d'aider ces pays «à continuer à mettre sur pied des forces de sécurité solides et professionnelles qui puissent les aider à assurer eux-mêmes leur sécurité», a dit le Président. Washington va consacrer 65 millions de dollars à cette initiative la première année et fera ensuite régulièrement le point sur les besoins, précise un document de la Maison- Blanche. Le président Obama, qui clôturait trois jours d'un Sommet USA-Afrique avec une quarantaine de ses homologues, a aussi annoncé qu'il voulait aider à mettre sur pied une force africaine de réaction rapide de maintien de la paix sur le continent. Les Etats-Unis vont s'appuyer sur des pays qui ont déjà fait leurs preuves en matière de maintien de la paix : le Ghana, l'Ethiopie, le Sénégal, la Tanzanie, le Rwanda et l'Ouganda. Washington doit débloquer 110 millions de dollars par an pendant trois à cinq ans, précise un document diffusé par la Maison-Blanche. Les Etats-Unis ont également l'intention d'associer d'autres «partenaires internationaux» à cette initiative. Reconduire la loi sur les opportunités économiques en Afrique Les propositions de l'Algérie ont porté aussi sur l'investissement et le commerce pour que l'Afrique puisse parvenir à «la résorption de son déficit en infrastructures, la diversification de son économie et l'accélération de son intégration». Le taux de croissance de 6% enregistré par le continent depuis plusieurs années, même s'il constitue un motif de satisfaction, doit être accru pour permettre à l'Afrique de réduire le chômage et la pauvreté. Les programmes africains de développement des infrastructures, de développement agricole et industriel offrent, en effet, un vaste champ pour l'expansion du partenariat avec les Etats-Unis d'Amérique. L'Algérie a plaidé également en faveur de la reconduction de la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique ainsi qu'en faveur du renforcement des «mesures incitatives en matière de garantie des prêts et d'appui au financement d'entreprises américaines investissant à l'extérieur». Les mesures incitatives des Etats-Unis d'Amérique en matière de garantie des prêts et d'appui au financement d'entreprises américaines investissant à l'extérieur méritent, à cet égard, d'être renforcées. La déclaration revient sur la coopération dans l'énergie, l'agriculture, la jeunesse et l'environnement Dans le domaine de l'énergie, la déclaration indique que «le projet structural régional du gazoduc transsaharien devant couvrir les besoins énergétiques d'une partie du Sahel mérite d'être appuyé». L'Algérie demande aussi «un partenariat pour le développement des énergies nouvelles» et «dans la recherche et l'exploration» de nouveaux gisements d'hydrocarbures. Pour ce qui est de l'agriculture, la déclaration met l'accent sur le devoir des Etats-Unis pour «renforcer leur soutien en matière de formation, d'expertise, de transfert de technologie, et d'accès aux semences et aux intrants». Le partenaire américain est aussi sollicité pour accompagner la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement dans les secteurs de «l'éducation, de la santé, de l'emploi de jeunes et de l'autonomisation des femme», selon la déclaration. La jeunesse et la diaspora africaines ont été évoquées dans la déclaration car «près de 400 millions de jeunes Africains arriveront en âge de travailler dans les 20 prochaines années». «Le partenariat avec les Etats-Unis s'avère indispensable pour une insertion de ces jeunes dans les circuits économiques», souligne-t-on. Le même engagement est aussi souhaité dans le cadre de la bonne gouvernance, des droits de l'Homme et de la société civile «pour renforcer les capacités des institutions africaines en la matière». Les changements climatiques et l'environnement ainsi que les sciences, la technologie et la société de l'information sont les deux derniers chapitres de la déclaration de l'Algérie. Ainsi, le partenaire américain est sollicité pour «aider l'Afrique dans la mise en œuvre d'une véritable stratégie de résilience au changement climatique et de protection de l'environnement». Le texte souligne que «le partenariat pourrait inclure des programmes de formation et de bourses d'études, des interactions entre des établissements d'enseignement supérieur, de formation professionnelle et de recherche». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a représenté à ce sommet le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été accompagné du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Mardi dernier, au premier jour du sommet USA-Afrique M. Sellal a eu une intense activité. Il s'est entretenu avec plusieurs hauts responsables américains et a rencontré des dirigeants de groupes industriels américains. Le Premier ministre a notamment abordé l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avec la secrétaire américaine au Commerce, Mme Penny Pritzker qui s'est dite disposée à apporter son soutien à l'Algérie qui négocie son accession à cette organisation. Avec Geffrey Emmelt P-dg du géant énergétique américain, General Electric, M. Sellal a passé en revue les projets de GE en Algérie dans les secteurs de la santé et de l'énergie et a évoqué la possibilité de lancer en partenariat avec le Groupe américain d'autres nouveaux investissements. B. A./APS