Photo : APS Par Abdelkrim Ghezali «Nous devons œuvrer à la recherche d'une solution urgente aux divergences qui minent l'unité et la cohésion des Palestiniens. Le dialogue et la réconciliation nationale restent, à nos yeux, les garants du recouvrement de l'unité et les gages de la victoire.» C'est en ces termes que Bouteflika s'est exprimé à Koweït-City lors du sommet économique arabe. L'Algérie a toujours veillé à la préservation de cette unité scellée au sein de l'OLP qui était alors l'unique représentant légitime du peuple palestinien. Mais, depuis le différend tragique qui a opposé Fatah et Hamas, et les choix de l'Autorité palestinienne d'isoler politiquement le Hamas, le mouvement islamiste s'est radicalisé notamment après que Mahmoud Abbas eut mis fin au gouvernement de Hanyeh, ce qui a de facto conduit à l'isolement de Ghaza contrôlé par les milices de Hamas. Cette situation a fait de l'enclave palestinienne une cible privilégiée d'Israël qui semblait avoir la bénédiction de parties palestiniennes et arabes. En fait, l'ivresse du pouvoir et du leadership a fait oublier tant aux Palestiniens qu'à des dirigeants arabes l'enjeu de la question moyen-orientale et les défis stratégiques qui s'imposent à toute la région, même si certains ont l'illusion de la puissance. C'est ce qui explique l'attitude de ces mêmes dirigeants arabes vis-à-vis du sommet de Doha qui a eu le mérite de répondre aux attentes des masses arabes mais surtout de privilégier le soutien à la cause palestinienne dans son ensemble sans favoriser une faction par rapport à une autre et surtout sans exclure l'Autorité palestinienne qui s'est exclue d'elle-même préférant répondre à l'appel vain des sirènes. «Nos frères, qui assument la direction de la révolution palestinienne, ont la lourde responsabilité de reconstruire l'unité nationale autour d'une stratégie commune devant garantir leurs droits légitimes et la création d'un Etat palestinien indépendant et viable avec El Qods comme capitale.» Mieux, l'Algérie croit fermement que l'Autorité palestinienne a une responsabilité historique dans le contexte d'aujourd'hui et a un rôle déterminant à jouer dans ce processus de réconciliation nationale. Car cette unité des rangs est une condition sine qua non seulement pour affronter l'occupation et le plan visant à morceler les territoires occupés, mais surtout pour mener à bien la reconstruction de Ghaza et pour être crédible et représentatif dans tout processus futur de règlement de la question palestinienne. A ce titre, estime le président de la République, «nous devons les accompagner dans ce processus décisif, de même que nous devons, pour notre part, réaffirmer la validité de notre engagement, ferme et sans équivoque, à l'égard de la cause palestinienne qui doit retrouver la place centrale en tant que cause fondamentale autour de laquelle se fait le consensus arabe. Ce consensus existe.» Enfin, Bouteflika considère que «l'occupation des territoires arabes et leur annexion depuis 1967, par la violence et au mépris du droit international, a été et reste la cause première de la violence dans la région. Cette violence ne prendra fin qu'avec la fin de l'occupation et le rétablissement des droits nationaux du peuple palestinien. »