Même s'il reconnaît que les affaires ont beaucoup occupé les devants de l'actualité sportive, le ministre des Sports, Mohamed Tehmi, a beaucoup insisté qu'il trouve indigne de reléguer au second plan les performances sportives de la nouvelle génération de sportifs. «Concevoir ou venir affirmer que les affaires ont été plus nombreuses que les performances sportives serait injuste et irrespectueux à l'égard de ces milliers de sportifs à travers le pays qui ont pu pratiquer un sport à leur niveau et aussi vis-à-vis de notre élite qui nous ont ramené des médailles dans différentes compétitions», a soutenu le ministre et trouve que c'est pratiquer la mémoire sélective que de dire le contraire. Dans la foulée, il estime qu'il y a beaucoup d'éléments positifs à noter dans la performance de certaines fédérations, mais il ne cache pas sa déception devant l'absence des résultats d'autres fédérations. «Dans certaines disciplines, nous avons de réels motifs de satisfaction. Malgré les sommes investies, certaines n'arrivent plus à suivre et les résultats ne sont plus au rendez-vous. J'espère seulement que cette absence de résultat n'est que passagère et que rapidement nos sportifs d'élite retrouveront la place qu'ils méritent», soutient le premier responsable du secteur sportif. Les fédérations sportives n'ont jamais reçu autant d'argent que lors des trois dernières années. Cette politique va-t-elle se poursuivre ? Elle va se poursuivre, mais pas de la même manière puisque maintenant le MS qui a la charge du volet sportif, va accompagner et aider le sport de haut niveau. Tout se fera en fonction de contrats programmes qui seront suivis à la lettre. Le MS, investira certes, mais uniquement sur les disciplines porteuses et sur les fédérations qui seront bien gérées. Celles qui obéiront aux règles de la bonne gouvernance seront celles qui bénéficieront de plus d'attention et d'un maximum d'aides. Ce n'est pas parce qu'une fédération gère un sport olympique qu'elle héritera du gros budget. L'argent sera remis aux fédérations qui présenteront un véritable projet, là où on sent qu'il y a un travail de développement effectué, là où il y a de la bonne gestion. Nous sommes entrés dans une phase de début de mandat olympique pour les fédérations sportives. Chacune de ces instances sportives doit subir un contrôle financier rigoureux concernant l'utilisation des deniers publics qui sont attribués aux associations sportives dans le cadre des subventions qu'octroie l'Etat aux fédérations. Pour réussir dans le sport de grande compétition il faut inculquer aux jeunes l'habitude de pratiquer le sport dès le plus jeune âge. Il ne reste cependant que deux années avant les JO de Rio De Janeiro et les perspectives de la sélection algérienne restent brumeuses. Les responsables des sports et autres cadres pensent que plusieurs questions doivent être résolues d'urgence pour redresser la situation. Il faut notamment durcir la responsabilité pour la préparation des sélections nationales, recruter les jeunes talents et perfectionner tout le système de sélection et d'entraînement des sportifs tenus en réserve. Le MS doit veiller à l'exécution de la politique du gouvernement La direction du sport au MS en tant qu'outil d'exécution de la politique du gouvernement, en matière de sport, a procédé à un diagnostic de l'état actuel du sport de masse, en identifiant les contraintes et les opportunités d'un contexte national et international en perpétuel changement, et les attentes et les besoins de la population algérienne très diversifiés et exigeants. L'accent doit être mis sur l'importance à accorder à la promotion du sport de masse, le sport pour tous, le sport scolaire et universitaire et d'encourager la pratique sportive dans le milieu rural. Pour l'atteinte de ces objectifs la Division de la promotion du sport (Dpps) a initié un ensemble d'actions phares. Faire un choix entre les différentes disciplines sportives à développer, les grands pays du sport mondial y ont procédé chacun à leurs débuts. Nous avons été témoins de l'émergence de très jeunes talents qui sont devenus des champions du monde et olympiques. Des jeunes qui viennent généralement d'endroits où les infrastructures et matériel, voire l'encadrement qualifié, font défaut. L'Etat par le biais du ministère des Sports, devrait assumer ses responsabilités dans la construction d'infrastructures, le développement des stages et les déplacements extérieurs ; conséquences de conflits, querelles intestines, clanisme et de favoritisme. Mais la turbulence que traverse le sport algérien, toutes disciplines confondues y est-elle pour beaucoup dans ces résultats en dents de scie ? Aussi les fédérations subissent les conséquences de ces situations de fait entre conflits, querelles intestines, clanisme, favoritisme, cela ne peut donner tort à qui que ce soit. Car, même les sponsors qui, traditionnellement, financent l'organisation de nos compétitions sont confrontés à des problèmes qui se répercutent sur le programme des activités. L'athlétisme, un sport individuel, pouvant sélectionner bon nombre d'athlètes, et qui a fait ses preuves, mériterait que des efforts puissent être consentis pour mettre ses plus méritants athlètes entre de bonnes mains et dans des conditions idoines. L'athlétisme est le premier sport olympique et le sport de base par excellence. Paradoxalement, les concernés ne s'y investissent pas pour promouvoir ce sport porteur de médailles et de gloires. Il nous faut donc reconstituer la base qui fut le leitmotiv de la fédération depuis plusieurs années. Par un rapprochement avec le milieu scolaire, la pépinière naturelle. Car, à l'inverse de plusieurs disciplines sportives qui peuvent se développer à partir des quartiers, l'athlétisme, sport plutôt technique, ne peut prétendre élargir sa base en dehors de l'école. La mise en place récente d'un club au niveau d'une école, comme les clubs de Lycées sportifs implantés dans plusieurs wilayas, une politique prônée par la fédération et le MS, est de très bon augure. Non seulement il contribue à l'épanouissement de la jeunesse, mais en plus, il renforce la cohésion sociale. La quasi-totalité des grands noms de notre élite sportive dans toutes les disciplines, ont été découverts lors des compétitions de quartier. La création de centres de formation, ne doit pas nous faire oublier la pratique du sport de masse jadis vivier des grands clubs. Les compétitions de masse permettent de détecter les jeunes talents qui n'ont pas les moyens de fréquenter les centres. A.B.