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Le sport a besoin de traitement d'attaque et non d'intentions
Les résultats médiocres sont le produit de la mauvaise gouvernance
Publié dans La Tribune le 06 - 04 - 2014

Aujourd'hui, le sport national n'a besoin ni de discours, de conférences, ni de journées d'études, mais de remèdes. Et le ministre Mohamed Tahmi et son département doivent les trouver, car les choses ont trop trainé et tout le monde y trouve son compte. Les situations de flou conviennent à certains pour rester à l'ombre, pour ne pas être débusqués. Ce qui doit aussi changer après la série d'échecs en cet exercice, c'est donc la revue d'un ensemble de quelques points qui ont marqué par leur effet la recherche de la performance précoce. Il est temps maintenant d'agir au niveau de nos instances, agir et penser en professionnels. Certes, les intentions de certains dirigeants, amoureux du sport, lors de leurs interventions dans la cadre de la relance du sport, sont bonnes, mais il faut reconnaître que le sport national a besoin d'un traitement d'attaque et non pas d'intentions. A chaque occasion, le ministre de la Jeunesse et des Sports met à nu la mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion financière, les bases des pratiquants très faibles, l'absence de démocratie au sein des fédérations, l'absence d'hommes rassembleurs et de travail en profondeur. Le problème ne réside pas dans les membres des fédérations, mais dans le système de fonctionnement des fédérations, très compliqué et obscure. Les résultats médiocres sont l'expression de la mauvaise gouvernance. Quand les gens perdent l'amour d'une discipline, ils ne peuvent plus rien apporter. Il y a aussi un problème de disponibilité de dirigeants. Il faut aussi mettre les compétences là où elles sont utiles. La mauvaise gestion et les mauvais résultats concernent l'ensemble des sports et non pas uniquement le handball, même si ce dernier a remporté le titre de champion d'Afrique des nations après 17 ans de disette. Aussi, dans la perspective de la participation de notre pays aux futures échéances internationales, comme les prochains Jeux Olympiques de Rio 2016, l'Algérie s'est engagé à accueillir ses athlètes de haut niveau dans des centres d'entraînement à Sétif et à Ouargla en vue de leur
permettre de peaufiner leur préparation. En Algérie, le sport de haut niveau, dans beaucoup de disciplines, n'arrive plus à décoller ni à se mettre au niveau des autres nations. Il faut cerner et bien réfléchir aux maux qui l'assaillent, et préconiser une thérapie de choc pour en venir à bout. Les disciplines sportives auxquelles nous faisons allusion sont précisément celles dont les fédérations rencontrent des difficultés d'ordre structurel et de gouvernance. Pour pallier ces insuffisances, il s'agira pour nous de les amener à mieux se structurer d'une part et, d'autre part, de faire en sorte que l'ensemble de leurs divisions (ligues, communes, clubs) soit réellement opérationnelles sur l'ensemble du territoire national. Ensuite, les personnes chargées d'animer ces structures devront scrupuleusement s'en tenir au respect des dispositions réglementaires des textes qui les régissent, seul gage d'une gouvernance saine au sein de nos fédérations sportives nationales. Pour rebondir et réussir à rattraper les autres nations, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, plaide pour une bonne organisation au sein des fédérations, avoir un programme fait par de hauts cadres du sport, veiller à l'élargissement de la base des pratiquants, à s'occuper de la formation des cadres et à avoir des hommes rassembleurs avec des projets au sein des fédérations et non pas des
personnes qui se livrent à des guerres intestines. Le diagnostic établi par le ministre est édifiant, mais il ne change rien de la situation du sport algérien qui n'a que trop régressé.
On fait face aux mêmes problèmes de gestion et d'organisation surtout
On a trop gaspillé du temps à ressasser les mêmes choses sans jamais réussir à sortir le sport national de l'impasse dans laquelle il s'est engouffré. Il faut se regarder dans les yeux et se dire les choses en face, car il s'agit de l'intérêt national et non de personnes. Une telle démarche aura l'avantage de tendre vers la vulgarisation de la pratique sportive diversifiée qui pourrait bénéficier à l'ensemble de nos sportifs. Aussi, cette pratique généralisée pourra favoriser la pratique du sport scolaire et dans les quartiers et l'émergence de jeunes talents qui alimenteront nos clubs et nos équipes nationales dans l'optique d'une pratique de haut niveau. Le ministère en charge des sports mise sur le développement de la pratique sportive dans notre pays et l'amélioration des performances de nos athlètes pour une meilleure visibilité de notre pays au plan international. D'une manière générale, la politique nationale du sport, en cours d'élaboration, déterminera de manière définitive les orientations stratégiques à donner à la pratique sportive sous toutes ses formes, et les moyens de leur accomplissement pour ainsi éviter une approche au coup par coup liée à des occasions. La réussite de notre sport se fera à travers la participation de notre pays à toutes les compétitions internationales pour acquérir de l'expérience et avoir une idée sur le sport de haut niveau. Une bonne prise en charge des athlètes de haut niveau est primordiale. Combien de fois les responsables, des sélections, les accompagnateurs et les athlètes ont fustigé les fédérations et les clubs pour mauvais traitement fait aux sportifs au point de compromettre leur carrière dans le haut niveau. Il y a de toute évidence un problème lié au standing des athlètes de haut niveau et cela dure depuis longtemps. Hormis la sélection nationale de football qui jouit d'un vrai statut de professionnelle, depuis des décennies, les mêmes problèmes règnent en maîtres au sein des autres disciplines. A chaque rendez-vous et chaque année, on fait face aux mêmes problèmes de gestion et d'organisation surtout. Cette question ne concerne pas seulement les sports individuels, mais généralement les sportifs de haut niveau que les sélections ne parviennent pas à prendre en charge correctement. Si certains avaient été traités avec le standing dû à leur rang, ils auraient eu une autre carrière. Dommage et cela veut dire que les athlètes de très haut niveau n'ont pas bénéficié du soutien qu'on leur devait, sinon ils auraient battus des records, comme Morcelli et autres. Nos vœux et nos objectifs, c'est de réaliser des bonnes performances pour une meilleure visibilité de nos représentants sur la scène internationale. Dès lors, nous ne pouvons encourager que les fédérations dont les équipes sont réellement compétitives pouvant
représenter notre pays dans les compétitions internationales, même si, par ailleurs, nous sommes convaincus qu'il faut permettre aux disciplines
dont le niveau est en deçà du niveau international, de le relever en rivalisant avec les plus forts. Réfléchissons bien tous à ces problèmes cruciaux pour les années à venir, car de notre attitude face à nos responsabilités et les défis qui nous attendent dépend l'avenir de notre sport et nos sportifs.
N. B.


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