Quand le calcium s'effrite, la vitamine D se fait rare et le dépistage des personnes à risque est tout bonnement sacrifié. Le résultat est immédiat : l'os montre sa fragilité à travers sa charpente protéique sur laquelle se fixe le calcium, et c'est l'ostéoporose qui s'installe. Considérée comme affection silencieuse sans être une maladie à part -puisqu'il s'agit d'un processus naturel lié le plus souvent au vieillissement et aux facteurs génétiques- l'ostéoporose ne «s'identifie» qu'après l'apparition des premières fractures. Cette dégénérescence de l'os se traduit par la diminution de la masse de celui-ci, d'où l'apparition de fractures au niveau des zones dites «fractuaires» (col du fémur et vertèbres). «Lorsque l'ostéoporose affecte l'os spongieux, ce sont les vertèbres qui sont le plus souvent touchées. Les fractures, encore appelées tassement, surviennent brutalement pour les chocs parfois peu importants. Elles se traduisent par des douleurs qui peuvent être prises à tort pour des lumbagos. La douleur est vive pendant une dizaine de jours puis elle diminue progressivement en 3 à 4 semaines, le temps que l'os se solidifie. Mais des douleurs chroniques séquellaires peuvent persister», explique une source médicale, ajoutant que lorsque l'ostéoporose touche l'os cortical, les fractures se localisent aux poignets, à la tête de l'humérus, au col du fémur, au bassin ou au sacrum. Elles peuvent être liées à un choc ou survenir spontanément (fractures de fatigue). Dans la plupart des cas, les os se fragilisent en raison d'un manque de calcium, de phosphore et d'autres minéraux. L'ostéoporose les rend ainsi «poreux et plus susceptibles de se fracturer lors d'une chute banale qui, en temps normal, aurait été sans conséquence», explique la même source, qui ajoutera : «L'os est une structure en perpétuelle évolution. Il existe un équilibre entre la construction assurée par les ostéoblastes et la destruction assurée par les ostéoclastes. Dès l'âge de cinquante ans en moyenne l'activité des ostéoclastes l'emporte sur celle des ostéoblastes, et apparaît alors l'ostéoporose du fait que la charge en calcium de l'os diminue.» Cet étiolement dans la masse osseuse apparaît généralement chez les personnes âgées de 65 ans et plus. «Mais elle peut survenir plus tôt.» Pour certains praticiens et experts de la santé l'ostéoporose de la personne âgée demeure «un problème médical, économique et de santé publique majeur, du fait de l'augmentation de l'espérance de vie et du nombre de fractures ostéoporotiques qui l'accompagnent». Cette évaluation, selon eux, revendique un meilleur dépistage des patients à risque, avec d'une part l'outil d'évaluation du risque fracturaire et la mise en place de filières hospitalières de prévention secondaire de la maladie, permet de proposer plus vite une prise en charge adaptée. Un suivi personnalisé, grâce à l'aide des marqueurs du remodelage osseux, permet d'augmenter l'efficacité des traitements. «L'amélioration de la prise en charge de l'ostéoporose de la personne âgée, permet donc, une meilleure qualité de vie aux patients et contribue à diminuer le nombre croissant des fractures ostéoporotiques», soulignent-ils. L'équilibre entre «destruction et formation osseuse est sous l'influence de multiples facteurs (vitamine D, hormones sexuelles, hormones thyroïdiennes, cortisol...). De nombreux facteurs de risque caractérisent l'ostéoporose, dont certains donnés comme principaux. À commencer par l'âge qui, au-delà de 65 ans, cause une diminution de la masse osseuse. Les femmes sont plus exposées que les hommes, surtout en présence de ménopause précoce avant la quarantaine. Une carence d'apport en calcium et en vitamine D et un ensoleillement réduit favorisent l'ostéoporose. Tabagisme et consommation d'alcool en sont des facteurs néfastes. L'ostéoporose est aussi causée par certaines maladies endocriniennes ou rhumatismales comme la polyarthrite, et pourra survenir à la suite de thérapie du moins longue à corticoïdes ou cortisone. Les examens de l'affection repose sur un examen de référence : l'ostéo-densitométrie qui puise pour dénicher l'indice de poids corporel à la recherche d'une maigreur ou d'un excès de poids en calculant l'indice de masse corporelle (IMC), qui exprime le rapport poids /taille. Cette évaluation qui «jauge» la trame osseuse peut être répétée pour suivre l'évolution. Les spécialistes, dont les nutritionnistes incitent les personnes à risque à se pencher vers une bonne hygiène de vie. L'ostéoporose peut être prévenue grâce à une alimentation adaptée avec une exposition au soleil suffisante et ce dès le jeune âge pour fortifier son capital osseux. «Il est essentiel d'avoir un apport en calcium suffisant d'origine alimentaire ou médicamenteuse.» La vitamine D fait souvent défaut, notamment chez les personnes âgées. Elle doit leur être administrée sous forme de complément car elle favorise l'absorption du calcium. Entretenir ses «os» passe inéluctablement par la fortification de ses ressources en calcium. Pour peu que la masse osseuse soit tolérable à des «thérapies», si le dépistage n'ayant pas été précoce chez les personnes à risques et notamment âgées. N. H.