L'actualité sécuritaire tunisienne montre, tous les jours, la difficile posture dans laquelle se trouve ce pays voisin, à la veille de la présidentielle et des législatives, prévues pour la fin de l'année 2014. Une semaine après la mise hors d'état de nuire d'une vingtaine de terroristes qui s'apprêtaient à exécuter un plan d'attentat à travers le pays, les autorités tunisiennes auraient déjoué un attentat qui visait la représentation diplomatique des Etats-Unis à Tunis, selon le journal Echaab, l'organe d'information de l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt), repris par Al-Djarida al-tounissia. L'exécutant présumé de cet attentat avorté a été arrêté par les services de sécurité tunisiens, a ajouté la même source. L'attaque qui ciblait l'ambassade des Etats-Unis allait avoir lieu simultanément avec l'attaque qui a visé récemment les soldats du Mont Chaambi, dans le gouvernorat de Kasserine, à la frontière algérienne. L'objectif étant, selon Echaab, de «saper le moral des Tunisiens, de provoquer une panique générale et une paralysie au sein des institutions tunisiennes, notamment dans les rangs de l'armée», en état d'alerte maximale dans les zones reculées à Kef, Jenouba, à Kasserine, mais également à la frontière libyenne. L'opération, digne d'un film hollywoodien, s'appuyait sur les cellules terroristes dormantes à Tunis et l'infiltration d'un terroriste au sein de l'ambassade, pour la collecte des informations nécessaires à l'exécution de ce plan terroriste, a précisé le journal de l'Ugtt, citant des sources sûres, sous couvert d'anonymat. À une large échelle, les opérations terroristes coordonnées, dont celle contre l'ambassade américaine, avaient pour but de «desserrer l'étau sur les groupes islamistes en Libye», surtout ceux liés à Ansar al-Charia qui dispose d'une succursale dans chacun des deux pays. Les terroristes cherchaient à faire de la Tunisie une zone instable sur le plan sécuritaire où il serait difficile pour l'armée de contrôler la situation, pour ainsi faciliter le transit des armes entre Tunis et Tripoli. Le renforcement de la sécurité à la frontière avec la Libye, en raison d'un exode massif des Libyens, mais aussi pour éviter l'infiltration de terroristes libyens en Tunisie, a coupé d'une certaine manière les vivres aux groupes terroristes en Tunisie. Un déploiement massif des troupes algériennes tout au long de la frontière avec la Tunisie a étouffé davantage les groupes armés d'Ansar al-Charia et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui tentent de trouver une échappatoire, alors que la Tunisie s'apprête à recevoir de nouveaux moyens militaires de la part de plusieurs pays. Outre l'aide matérielle et financière dont il a bénéficié de la part de l'Algérie, le gouvernement de transition de Mahdi Jomaa devrait recevoir dans les jours à venir pas moins de douze hélicoptères de type Black Hawk, a promis l'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Jacob Walles, a rapporté l'agence officielle Tunisie Afrique Presse (TAP). «L'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Tunis a annoncé faire en sorte que 12 hélicoptères de combat Black Hawk soient livrés sous peu à l'armée de l'air tunisienne, afin d'assister la Tunisie dans ses efforts de lutte contre le terrorisme», a rapporté la TAP. Un projet de loi sur la lutte anti-terroriste et le blanchiment d'argent est en débat actuellement au niveau de l'Assemblée constituante. Son adoption devrait intervenir d'ici le 24 août, au plus tard, selon les médias locaux. L. M.