Sur fond d'échec et de déception des athlètes algériens engagés aux 19es Championnats d'Afrique d'athlétisme qui ont pris fin dans la soirée du jeudi, le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, va annoncer une réforme globale du système sportif en Algérie. Le constat est affligeant pour le sport algérien après les piètres prestations de nos équipes de football lors des interclubs, tout comme les résultats non-conformes aux prévisions des fédérations sportives. Fort de ce constat, le ministre des Sports, a pris ses responsabilités de revoir de fond en comble le système du sport en Algérie. Dans l'analyse des dernières performances, faites en coordination avec le Comité olympique et les différentes fédérations sportives, il a été mis en évidence l'absence de vision chez les différents responsables de chaque discipline sportives. «Si le sport a fait l'objet d'une attentions particulière et du soutien du boss de l'instance du 1er-Mai, il apparaît quand même que le problème n'est pas une question financière, mais plutôt humaine et stratégique». Le ministère des Sports, a pourtant mis en place une stratégie ambitieuse pour sortir le sport algérien de l'ornière. Celle-ci s'articule autour de cinq axes principaux: l'infrastructure, la bonne gouvernance, la formation, le partenariat et le financement. Aujourd'hui, le bilan est positif. En termes d'infrastructures, 25 clubs socio-sportifs de proximité intégrés ont ouvert leurs portes en 2013, 130 seront prêts en 2014. L'on attend surtout l'achèvement des grands stades de Baraki, Douéra, de Tizi Ouzou, d'Oran et de Sétif. Dans le même registre, celui de Saïda sera fin prêt l'année prochaine. L'Etat vient de lancer les travaux préliminaires de la grande salle omnisport à Alger. Sur une plus petite échelle, 17 terrains synthétiques ont vu le jour en 2013 et 39 autres sont prévus pour 2014, sans oublier les salles couvertes et autres piscines. Sur le plan de la gouvernance, les plus grandes avancées sont l'adoption de la nouvelle loi sur l'éducation physique et le sport et la loi sur la lutte contre le dopage. Il y a aussi la participation à la préparation de la loi relative à la lutte contre les violences dans les stades. C'est dire que l'heure est au changement même au sein du ministère où ils projettent une refonte de l'organigramme. Les fédérations n'ont pas pris en considération les éléments apportés par le message du MS et ainsi, la réforme tant attendue qui en est restée aux vœux. Dans son diagnostic, le ministre déplore un sérieux problème d'encadrement à tous les niveaux, du manque de prospection de nouveaux talents, la détérioration de l'esprit de compétition, et l'absence de plusieurs disciplines... tout simplement pas programmées! Pour corriger ce triste état des faits, le ministre des Sports entend instaurer pour le nouvel exercice, une structure d'excellence sportive, en renforçant le rôle et les attributions des directeurs techniques, mais en affirmant que ses cadres seront nommés par décision ministérielles. La direction des sports au sein du ministère sera également restructurée, de même que les instituts de sport et centres d'élite. Le ministre des Sports compte également créer un comité interministériel entre le ministère des Sports, celui de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur afin de réintégrer le sport dans les cursus de formation. Pour finir, au niveau du ministère, tout un programme destiné à la préparation des sportifs de haut niveau en vue de la préparation aux Jeux Olympiques de 2016 et 2022. En 2013, le nombre de disciplines intégrées au programme est passé de 6 à 18. Avec une augmentation des sportifs concernés de 72 à 400, cela dénote de tout l'intérêt que le MS accorde à l'ensemble des disciplines sportives. Le lancement de la filière Sport/Etudes sur 10 disciplines dans sept villes différentes abonde dans le même sens. N. B.