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Ces groupes terroristes qui menacent les Etats
Al-Qaïda, Etat Islamique (Daech), Ansar al-Charia, Ansar Eddine, Forsa
Publié dans La Tribune le 24 - 08 - 2014

Après Al-Qaïda, qui a dévoilé en 2001, en s'attaquant aux Etats-Unis, les véritables intentions de l'islamisme politique, dont l'Occident s'est pourtant moqué quand l'Algérie avait besoin de soutien durant les années 1990, nous sommes aujourd'hui face à de véritables armées dont le seul objectif est d'imposer la charia comme unique mode de gouvernance. Financés par certains Etats, à leur tête l'Arabie saoudite, ces groupes armés tirent leur force du discours antioccidental et des ressentiments de haine et de colère, nourris par la misère et la pauvreté, dans les pays pauvres en Afrique, au Proche-Orient ou en Asie du Sud. La faiblesse des Etats et les crises politiques à répétition ont favorisé leur émergence, faisant parfois d'eux la seule alternative politique, comme cela était le cas en Egypte, après la chute
de l'ancien régime de Hosni
Moubarak en 2012. Que ce soit dans les pays sahélo-sahariens, en Afrique de l'Ouest, au Maghreb, en Somalie, au Proche-Orient ou en Asie du Sud, ces groupes terroristes sont animés par l'instinct destructeur des nations. Et rien ne peut les arrêter en dehors de la violence qu'ils exercent comme unique moyen de communication de leur idéologie obscurantiste. Jusqu'à la fin des années 1990, les groupes terroristes islamistes agissaient isolément, chacun dans le pays où il menait sa guerre contre le pouvoir en place, même si les éléments avaient tous subi des entraînements dans les mêmes camps en Afghanistan, durant les années 1970 et 1980. Mais à partir de l'année 2000, le terrorisme a dépassé le cadre national, donnant naissance à une toile d'araignée dont le premier acte inaugural de ce qui sera appelé plus tard «le terrorisme islamiste transnational» a été signé par Al-Qaïda. C'était le 11 septembre 2001.
Deux commandos d'Al-Qaïda avaient détourné deux avions de ligne pour ensuite les faire écraser sur les deux tours jumelles de New York, faisant quelques 3 000 morts et plus de 4 000 blessés. L'engagement des Etats-Unis en Afghanistan, dans la traque du fondateur d'Al-Qaïda, le Saoudien Oussama Ben Laden, puis son invasion de l'Irak a poussé de nombreux groupuscules islamistes à radicaliser leur position vis-à-vis du monde occidental, qu'ils accusent d'être à l'origine du mal dans le monde dit musulman.
De la menace nationale au terrorisme transnational
Ce qui n'était qu'un terrorisme islamiste national allait se muer en terrorisme transnational avec la fusion de plusieurs groupes terroristes qui ont fait allégeance à Al-Qaïda, dont la base-arrière et le commandement s'étaient installés dans les zones tribales, à cheval entre l'Afghanistan et le Pakistan. En quelques années, Al-Qaïda s'est transformée en une organisation tentaculaire qui a mis argent et armement entre les mains des groupes qui, jusqu'alors, se gardaient de livrer bataille au reste du monde. Créé en 2006, le mouvement Shebab somalien avait pour objectif de prendre le pouvoir à Mogadiscio. Mais l'appétit vient en mangeant. Engagé dans une guerre sans nom en Somalie, ce mouvement a réussi à prendre le contrôle de la quasi-totalité du sud du pays et un immense territoire de la capitale somalienne. L'intervention militaire de l'Union africaine n'a pas anéanti ses capacités de nuisance, même si elle a réussi à le déloger de Mogadiscio, vers les zones périphériques. Officiellement, les Shebab, qui menacent la stabilité du voisin kenyan, parlent d'un changement de stratégie. Leur retrait de la capitale est lié à leur volonté de reconstituer leurs forces pour agir efficacement aussi bien en Somalie qu'au Kenya, où ils ont revendiqué plusieurs séries d'attentats meurtriers, notamment contre des cibles occidentales. La proximité du Yémen, pays à l'instabilité politique et sécuritaire chronique, a offert une occasion pour les Shebab, qui ont fusionné leurs effectifs et moyens avec la branche locale d'Al-Qaïda à Sanaa. Elle-même née de la fusion d'Al-Qaïda au Yémen et en Arabie saoudite, début 2009, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a multiplié ses actions à la faveur des crises politiques locales, dans le sillage du «printemps arabe», profitant de la vacance du pouvoir à Sanaa, dès 2011, pour étendre son influence dans le Sud où elle a pu rallier plusieurs villages et chefs de tribus, aigris par la marginalisation politique, économique et sociale dont ils étaient victimes depuis des années de la part de l'ancien régime d'Ali Abdallah Salah. Comme un serpent qui se mord la queue, l'Arabie saoudite d'où est parti ce cancer qui ronge le monde musulman et menace la stabilité de nombreux autres pays (dont les non-musulmans), est aussi dans l'œil du cyclone. Aqpa cherche toujours à marquer sa présence en Arabie saoudite. Outre Al-Qaïda, le pays wahhabite est sous la menace de l'invasion de Daech ou l'Etat islamique. Inconnu, il y a quelques mois du grand public, Daech est sorti de l'anonymat le 9 juin dernier, après le lancement de son offensive en Irak où il a conquis avec une facilité déconcertante plusieurs villes clés, comme Mossoul, dans le nord du pays. L'exécution en masse des civils et des soldats irakiens, avec des images qui tournent en boucle sur les télévisions et les réseaux sociaux, ont fini par mobiliser la communauté internationale, après avoir tenté de faire avaler aux opinions publiques nationales l'idée que ce mouvement n'était qu'un phénomène circonscrit au nord de l'Irak et à une partie de la Syrie. Ayant estimé que ce mouvement allait faire tomber le régime de Damas, après l'échec de l'opposition syrienne à chasser du pouvoir Bachar al-Assad, des analystes ont complètement fait fausse route, en négligeant la force de frappe de l'Etat islamique. Bien qu'il soit en désaccord avec Forsane al-Nosra en Syrie, le but est le même avec cet autre groupe islamiste armé qui rêve d'une république islamique à Damas.
Daech-Boko Haram : même combat
La même erreur d'appréciation a été commise à l'égard de Boko Haram, au Nigeria. Né en 2002, dans un village dans le nord musulman du Nigeria, Boko Haram ou «l'éducation occidentale est un péché» dans le dialecte local, a été considéré aussi bien par les autorités nigérianes que par les services de renseignements occidentaux, comme un mouvement marginal. Depuis l'élimination en 2009 de Mohamed Yusuf, membre fondateur de Boko Haram, ce mouvement est sorti de l'ornière en menant des actions terroristes qui ont coûté la vie à plus de 1 400 personnes, souvent des membres des services de sécurité et des membres de la minorité chrétienne vivant dans le nord du pays. En enlevant plus de deux cent jeunes lycéennes la mi-avril à Chibok (Nord), Boko Haram ouvre une nouvelle page dans l'histoire du terrorisme islamiste en Afrique de l'Ouest. Car, désormais, c'est toute la sous-région qui risque la contagion, en plus du Nigeria où les autorités d'Abuja comptent sur l'aide étrangère pour libérer les lycéennes enlevées, ainsi que des centaines de personnes qui ont été kidnappées la semaine dernière dans plusieurs villages du nord, frontalier avec le Cameroun. À rappeler que Boko Haram est soupçonné d'entretenir des liens étroits avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, présente au Mali, en Algérie, en Tunisie et éventuellement en Libye. Une éventuelle fusion de Boko Haram avec Aqmi, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (présent dans le Nord-Mali) et les Shebab somaliens, dans le contexte actuel, sera la pire des crises sécuritaires qu'auront à gérer les pays où ces groupes opèrent. D'où la nécessité d'une lutte anti-terroriste coordonnée et sans concessions contre ces groupes qui ont prospéré sous le terreau du discours politique et médiatique occidental qui, pendant des années, voulait nous faire croire à l'islamisme modéré. Cette notion d'islamisme modéré a d'ailleurs fait ses preuves en Egypte, en Tunisie et en Libye, pour ne citer que ces pays qui ont été ébranlés dès fin 2010 par la vague de la colère populaire, dite du «printemps arabe». En Asie du Sud, si les talibans ont été sérieusement affaiblis, leur capacité de nuisance demeure intacte en Afghanistan et au Pakistan. De même pour la Jamaa Islamiya dans les îles sud asiatiques (Indonésie, Philippines et Malaisie particulièrement). Très inspiré par le projet d'Al-Qaïda, ce mouvement terroriste rêve d'un Etat islamique sur l'ensemble des pays de cette région. Ces revendications il les formulent, comme ses pairs des autres mouvements terroristes dans les autres pays : attentats terroristes à la voiture piégée et attaques suicide contre les intérêts occidentaux dans la région ou ce qui symbolise à ses yeux la débauche (boîtes de nuit, sites touristiques fréquentés par des étrangers, etc.), un détail qui ne doit pas échapper à l'œil vigilant des spécialistes de la question : tous ces mouvements terroristes radicaux appartiennent à l'islam sunnite, d'obédience salafiste, et sont généreusement financés par les pétrodollars saoudiens et qataris, via leurs réseaux officiels et officieux.
L. M.


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