Mohamed Rahmani Les deux tiers des membres du conseil syndical du complexe sidérurgique ArcelorMittal-Algérie ont signé, hier, une motion dans laquelle ils déclarent retirer leur confiance au secrétaire général du syndicat d'entreprise. Il est reproché à ce dernier, qui a été désigné comme tel il y a près de 2 mois, de prendre des décisions unilatérales sans consultation avec les membres élus du bureau, d'avoir eu des contacts avec la direction sans en référer au dit bureau tout en s'écartant des principes du syndicat et des statuts régissant la centrale syndicale. La motion a été transmise à l'union de wilaya d'Annaba qui, normalement devrait prendre les mesures qui s'imposent pour organiser de nouvelles élections, à l'issue desquelles un nouveau secrétaire général du syndicat d'entreprise sera désigné. Les quelque 5 200 travailleurs du complexe qui, dans leur majorité, soutiennent cette «fronde» menacent d'organiser des sit-in et des marches de protestation si M. Ammouri Noureddine, actuel SG du syndicat n'est pas démis de ses fonctions. Avant-hier déjà, c'est devant le siège de l'union de wilaya Ugta que des dizaines d'ouvriers et syndicalistes s'étaient rassemblés banderoles en main pour exiger le départ du secrétaire général. Selon nos informations, les syndicalistes et les travailleurs voudraient remettre en selle l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Tahar Chaouche, déchu il y a quelques mois et remplacé au pied levé par M. Daoud Kechichi qui, lui-même, n'a pas fait long feu puisque remplacé au bout de 3 mois par M. Ammouri Noureddine. Pour rappel, le syndicat Arcelor Mittal-Annaba a consommé pas moins de 5 secrétaires généraux en l'espace de 10 mois après le départ de M. Kouadria Smaïn, ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise aujourd'hui député sous les couleurs du Parti des Travailleurs (PT). Le pacte de stabilité sociale signé entre le partenaire social et la direction du complexe sidérurgique est sérieusement compromis du fait des troubles et des mouvements de protestation qui ont secoué ces derniers mois l'usine, qui traverse une situation financière difficile du fait d'une production qui a chuté de plus de la moitié. Haut fourneau à l'arrêt, des installations vétustes et arrivées en fin de vie, des vols, des détournements et des ouvriers, dont le moral a été mis à rude épreuve, ont fini par donner le coup de grâce à ce géant national de la sidérurgie. A moins d'une intervention rapide des pouvoirs publics pour redresser la barre tout en mettant rapidement en place le plan d'investissement, la situation se dégradera encore plus et il sera alors trop tard pour sauver l'entreprise, dont la faillite aura des répercussions incommensurables sur l'économie de toute la région. M. R.