Mohamed Rahmani Un nouveau syndicat d'entreprise (bureau et conseil syndical) ArcelorMittal Annaba (AMA) a été installé mercredi dernier par le secrétaire général de l'Union de wilaya Ugta. Cette installation sanctionnée par un procès-verbal, dit de remaniement, a placé à la tête de cette instance Ammouri Noureddine en remplacement de Daoud Kechichi démis de ses fonctions en tant que secrétaire général du syndicat AMA. Cette politique du fait accompli adoptée par l'Union de wilaya qui n'avait pas digéré le fait que le syndicat AMA ait été rattaché directement à la Centrale syndicale au mois de mars dernier, se veut une revanche contre les syndicalistes qui ne reconnaissaient plus son autorité. Mais cette façon de faire a donné lieu à une réaction pour le moins inattendue de la part des syndicalistes écartés qui se sont empressés à leur tour d'organiser une assemblée générale des travailleurs et faire élire un nouveau syndicat. L'entreprise se retrouve donc avec 2 syndicats, l'un désigné et nommé par l'Union de wilaya Ugta et qui revêt un caractère officiel étant cautionné par la Centrale syndicale et l'autre élu et soutenu et porté par les travailleurs qui sont restés fidèles à leur syndicat dissous. La direction du complexe sidérurgique qui considère que cette situation est très préjudiciable pour l'usine ne sait plus lequel des 2 syndicats est représentatif en cas de conflits du travail de négociations ou de signature d'accords. Pour soutenir le syndicat parallèle fondé par les frondeurs, l'ex-secrétaire général de l'instance remaniée nous a déclaré hier qu'il n'a reçu de l'Ugta aucun document lui notifiant sa suspension ou sa démission du poste de secrétaire général, ce qui démontre qu'il s'agit là d'un véritable putsch et d'une confiscation des voix des milliers de travailleurs qui ont choisi leurs représentants. D'un autre côté, le complexe sidérurgique est confronté à de grosses difficultés financières et serait au bord de la faillite si des mesures ne sont pas prises en urgence. En effet, la chute vertigineuse de la production, l'arrêt prolongé du haut fourneau, l'explosion des tuyères, les vols, les détournements, les marchés de gré à gré ont mis à genoux ce géant de la sidérurgie. Et comme pour confirmer cela, les ouvriers de l'usine ont été informés qu'ils ne seraient peut-être pas payés le mois prochain car le complexe n'est plus en mesure d'assurer leurs salaires. Ça gronde dans les ateliers et les unités du complexe, la colère des 5 000 travailleurs de l'usine pourrait s'exprimer violemment. M. R.