La situation sécuritaire en Libye ne s'est guère améliorée ces derniers jours et le centre des violences semble s'être déplacé à Benghazi, après la conquête de Tripoli par les milices islamiste «Fajr Libya», venues de Misrata. Les combats ont toujours cours aussi bien dans certains quartiers de la capitale que dans les environs de Benghazi, dans l'est libyen où les troupes de l'ancien général Khalifa Haftar essaient de reprendre en main le terrain perdu face aux terroristes d'Ansar al-Charia. Selon les médias libyens, les islamistes qui redoutent une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye seraient en train de s'y préparer, bien que cette option demeure pour le moment improbable. D'un côté, une partie de la population libyenne a montré son rejet du vote de son Parlement qui a adopté une résolution appelant la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU a envoyer des troupes pour l'arrêt des violences qui ont fait des milliers de morts et autant de déplacés depuis la chute du régime de Mouammar el-Kadhafi en 2011. D'autre part, la situation en Libye ne semble pas préoccuper les Occidentaux qui ont plutôt les yeux rivés sur ce qui se passe en Ukraine et au Proche-Orient, avec la montée de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Les milices islamistes, que ce soit Ansar al-Charia ou Fajr Libya, pour ne citer que ces deux groupes très influents, seraient en train de renforcer leurs capacités matérielles en préparant leurs réserves d'armes et de munitions, a indiqué la presse libyenne en ligne. Aussi, ils prépareraient des véhicules piégés et des candidats aux attentats-suicides, ont ajouté les mêmes sources. Mais il est impossible de confirmer ces informations, tant la confusion qui règne en Libye ne laisse aucun accès vraiment crédible à l'information. Selon al-Rassifa al-Ikhbariya, les milices islamistes procèdent également au renforcement de ses rangs, en recrutant des centaines de combattants volontaires dans plusieurs villes libyennes. Les milices islamistes cherchent en effet à se parer surtout contre une éventuelle alliance des tribus opposantes à leur projet d'un Etat islamique avec les troupes du général Haftar, déjà accusé d'être à la solde des pays occidentaux. Ses relations avec les Etats-Unis ont suscité une grande polémique au sein de nombreux responsables politiques libyens qui le soupçonnent de chercher à prendre le pouvoir en Libye. Mais l'ancien militaire, devenu le farouche opposant du défunt Kadhafi en 2011, se défend d'avoir des ambitions politiques. Par ailleurs, des informations ont fait état de la destruction d'un entrepôt de munitions, appartenant aux milices islamistes à Benghazi, lors d'un raid aérien mené par l'aviation de l'armée libyenne, ont indiqué les journaux locaux, sans donner plus de précisions. À noter aussi que de graves violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire se sont produites durant les combats dans les villes libyennes de Tripoli et Benghazi (Est), avec des conséquences désastreuses pour les civils, a constaté l'ONU dans un rapport. Le rapport de la mission de l'ONU à Tripoli (Unsmil) et du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme publié jeudi, évoque des «bombardements aveugles», y compris contre des hôpitaux, des enlèvements de civils, des tortures et des assassinats. L. M.