Merzak Meneceur Mehdi Nemmouche, l'auteur présumé de l'attentat du 24 mai au Musée juif de Bruxelles, qui a fait 4 morts (arrêté depuis à Marseille et extradé le 29 juillet en Belgique), aurait planifié un attentat sur les Champs Elysées pendant le défilé militaire du 14-Juillet dernier. C'est la révélation que croit avoir «déniché» lundi matin le quotidien Libération qui dit avoir eu accès aux procès-verbaux d'audition par la Dgsi (Direction générale de la sécurité intérieure) des quatre ex-otages français libérés le 20 avril. Selon notre confrère parisien, les quatre ex-otages, les journalistes Didier François, Edouard Elias, Pierre Torres et Nicolas Hénin, ont déclaré avoir reconnu en Nemmouche un de leurs geôliers en Syrie, information déjà révélée samedi dernier, qui leur a fait état d'«un projet d'action terroriste d'envergure», l'objectif étant «de commettre un attentat à Paris pendant le défilé du 14-Juillet». Un attentat à la «Merah puissance 5, je vais faire cinq fois Merah au défilé du 14-Juillet», aurait déclaré le djihadiste. Il était question de cibler le président de la République, le chef d'état-major des armées et des militaires. Véritable révélation de la programmation d'un carnage le jour de la cérémonie de la fête nationale ou est-ce des spéculations de journalistes à l'heure où les djihadistes français font l'objet d'articles de presse abondants ? «Si la vigilance des services de sécurité a redoublé lors du dernier défilé, l'enquête n'a pas permis, à ce jour, d'étayer la réalité de l'affirmation», a estimé Le Monde dans sa dernière livraison. Mais dès lundi matin, le parquet de Paris a démenti l'information de Libération en indiquant dans un communiqué qu'au «stade actuel des investigations, aucun procès-verbal d'audition recueilli dans un cadre judiciaire, ni aucun autre acte d'enquête réalisé à la suite de l'enlèvement et de la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ne fait état d'un projet d'attentat sur le territoire national, en particulier le jour du 14-Juillet à Paris». En début d'après-midi, c'est le ministre de l'Intérieur qui est intervenu pour affirmer que son ministère n'avait «jamais eu connaissance» d'un projet d'attentat de Nemmouche et d'accuser Libération d'avoir publié «de fausses informations». Malgré ces démentis, Libération maintenait ses informations «sur la teneur des affirmations ou vantardises du geôlier Mehdi Nemmouche alias Abou Omar» devant l'un des ex-otages français «durant leur captivité en 2013 dans un hôpital désaffecté d'Alep en Syrie». Mais il précise que sa source ne vient que d'un seul ex-otage dont les propos auraient été prononcés en off et non contenus dans un procès-verbal. Comment démêler le vrai du faux devant des informations contradictoires, entre ceux d'un journal et ceux des autorités judiciaires et policières ? Cela n'enlève en rien, comme le reconnaissent les autorités du pays, aux menaces terroristes qui pèsent sur la France. Depuis Tunis où il effectue une visite, le Premier ministre, Manuel Valls, a reconnu que «les djihadistes qui reviennent en France constituent un danger potentiel». «Leur retour peut être mortel», a-t-il ajouté. M. M.