Le combats se poursuivent dans l'est de la Libye, dans et autour de Benghazi où les troupes de l'ancien général dissident Khalifa Haftar semblent incapables de repousser les assauts des islamistes, ont indiqué les médias locaux. Les terroristes d'Ansar al-Charia, ainsi que les membres des autres milices islamistes, semblent disposer de plus de moyens et d'hommes dans l'est du pays, à en croire les faits rapportés par la presse libyenne en ligne. C'est ce qui a obligé le général Haftar à faire appel à des renforts en dehors de Benghazi, où les autorités de transition ainsi que le Parlement ont établi leur quartier général, en raison des violences qui ravagent la capitale. A Tripoli, où les Zenten ont perdu leur bataille contre les milices de Misrata, le Conseil national général a été réactivé par Fajr Libya (aube de la Libye) pour mettre en place un gouvernement parallèle, ce qui a ajouté à la confusion générale qui règne dans ce pays depuis fin 2011, date à laquelle l'Otan a mis fin au régime de Mouammar Kadhafi avec son intervention militaire aux côtés des rebelles. Hier, la cellule opérationnelle de Fajr Libya a affirmé l'avancée de ses troupes dans plusieurs localités dans le centre du pays, a indiqué son porte-parole Mihwar Bousalim sur la page Facebook du mouvement. Des combats à l'arme lourde ont eu lieu toute la journée d'hier, ont indiqué les mêmes sources médiatiques et combattantes en ligne. Le prochain objectif de Fajr Libya est la conquête de la ville stratégique de Zaouïa, a ajouté la presse locale, se refusant toutefois à livrer le moindre bilan, en l'absence de chiffres exacts sur le nombre de morts et de blessés. Face à la gravité de la situation et au risque de contagion, les pays voisins de la Libye, dont l'Algérie et la Tunisie, ont estimé la semaine dernière au Caire que seul le dialogue pourrait ramener la paix dans ce pays où le gouvernement de transition ainsi que le Parlement sont quasiment des institutions fantoches sans aucun pouvoir sur le cours des évènements. L'option du dialogue politique ne semble toutefois pas partagée par l'ensemble de la communauté internationale. En effet, les capitales occidentales, qui ont déserté la Libye après avoir crié victoire au lendemain de la chute de Kadhafi, estiment qu'une intervention militaire internationale est nécessaire pour mettre fin à la spirale de la violence dans ce pays. La dernière sortie d'un pays occidental est celle du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a déclaré hier dans un entretien au quotidien Le Figaro que son pays doit «agir en Libye et mobiliser la communauté internationale». Une idée violemment contestée par le Conseil national général de Fajr Libya, a rapporté Libyens News. Face au refus des milices et des islamistes à déposer les armes pour l'amorce d'un dialogue politique, apte à réconcilier tous les Libyens, l'idée d'une intervention militaire étrangère se précise de plus en plus, sauf changement dans les agendas des pays interpellés par le cas libyen. L. M.