Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) reprend le chemin de la protestation. Le voilà donc annoncer une nouvelle grève à partir du mois de février prochain et réitérer sa détermination pour la satisfaction de ses revendications, trois en particulier, qui sont à l'origine même de sa création en 2003 : revalorisation des salaires, statut particulier des travailleurs de l'éducation et enfin la retraite après seulement 25 ans de service. «Nous ne ferons pas cette grève de gaieté de cœur mais la situation nous y oblige», lance M. Idir du bureau national de cette organisation autonome au cours d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Selon le conférencier, ni la date ni la forme de la grève n'ont été encore fixées mais des assemblées générales sont en train de se tenir à un niveau régional et national pour en décider. «Le corps enseignant vit dans des conditions qui laissent à désirer. Les multiples maladies dont souffrent les enseignants en témoignent», affirme le représentent du CLA qui se base sur une étude statistique effectuée par cette organisation syndicale sur un échantillon de 900 enseignants du secondaire à Alger. Selon les résultats de cette étude, plus de 65% des enseignants meurent avant l'âge de retraite ou juste après, 60% souffrent de névrose d'angoisse, 50% de polyarthrose et de lombalgie, 48% de varices des parties inférieures, 47% de dysphonie, 45% de rhinite allergique, 30% de côlon irritable, 30% d'hypertension artérielle, 27% de migraine, 20% d'asthme allergique, 14% d'ulcère, 7,2% de dépression nerveuse et enfin 5,5% d'angine de poitrine. Aussi, révèle l'étude du CLA, plus de 25% des enseignants seront à la retraite d'ici 5 ans, ce qui va induire un besoin important en nouveau personnel. «Les contractuels sont là pour répondre à ces besoins», soutient-il. Une façon de rappeler son soutien aux enseignants contractuels qui aspirent à des postes permanents sans passer forcément par la voie du concours. Revenant sur la question des salaires, le CLA estime nécessaire de les revaloriser par une augmentation conséquente du point indiciaire qui devrait atteindre les 165 DA alors qu'il est actuellement de 40 DA. «Les dernières études indiquent que le Salaire minimum garanti (SMIG) doit être de 33 000 DA pour assurer une vie décente à tous les travailleurs. Pour y arriver, il faut augmenter le point indiciaire de 40 à 165 DA», précise-t-il. Par ailleurs, pour réussir son prochain mouvement de grève, le CLA lance un appel aux autres syndicats du secteur : «J'appelle les autres syndicats du secteur à unifier nos rangs autour d'une même action. Seul le rapport de forces sera déterminant dans la réponse que nous obtiendrons à l'avenir.» K. M.