En attente depuis plusieurs semaines, le mouvement de protestation annoncé par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) prend la forme de deux jours de grève, les 8 et 9 février. L'organisation de feu Redouane Osmane tranche ainsi pour une action de deux jours, le temps d'examiner le nouveau terrain de la contestation et avec lui la position des pouvoirs publics face à la contestation sociale. Les enseignants du CLA dénoncent la situation de désarroi et de ras-le-bol générée par la baisse du pouvoir d'achat et l'inflation galopante. Ils s'insurgent contre le nouveau statut particulier et plaident en faveur d'une gestion pédagogique des établissements scolaires. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le CLA considère que le nouveau statut particulier consacre la dépermanisation et «nivelle vers le bas les différents corps de l'éducation en créant seulement deux grades au lieu de prévoir une promotion horizontale systématique […] Ce nouveau statut est une régression par rapport à celui de 1990 qui prévoyait plusieurs grades notamment celui d'enseignant-chercheur, d'enseignant formateur…). Concernant la gestion des lycées, «une gestion directive à grand renfort de circulaires s'installe au détriment des savoirs et de la progression réelle des élèves. De même, le pouvoir pédagogique des enseignants est remis en cause, d'année en année, par des inscriptions sauvages qui ne prennent pas en considération celles des conseils de classe». L'organisation autonome appelle donc ses adhérents et l'ensemble des enseignants du secondaire à se mobiliser pour les deux jours de manifestation et réitère son engagement pour la satisfaction de ses revendications. Trois revendications qui restent les mêmes depuis la création du CLA en 2003 : augmentation conséquente des salaires, statut particulier des travailleurs de l'éducation et enfin la retraite après seulement 25 ans de service. K. M.