Le mouvement Ennahda a réuni son conseil consultatif national (majliss echoura), le week-end, pour dégager une position finale à l'égard de la prochaine présidentielle. Toutes les options seront examinées, a affirmé, à l'ouverture des travaux de la session intitulée «au secours de Ghaza», le secrétaire général du parti, M. Fateh Rabiai, en précisant que «cette réunion tend à définir une position que nous souhaitons dans l'intérêt suprême du pays et de celui du mouvement et qui soit profitable aussi bien au peuple qu'à la nation». De cette session, il est attendu d'«étudier toutes les options qui se présentent à l'effet de prendre une décision claire qui soit dans l'intérêt du pays et celui du parti au double plan politique et organisationnel», comme a-t-il ajouté. Au-delà des tergiversations, le parti islamiste Ennahda semble en fait se diriger vers la non-participation à la présidentielle de 2009. Plusieurs raisons plaident pour cette tendance qui paraît coller comme une seconde nature au parti de Fateh Rebiai. A commencer d'abord par l'échec du rapprochement entre cette dernière formation et celle d'El Islah qui ne tardera pas à lui emboîter le pas, dont l'ambition de former une coalition a fait nourrir beaucoup d'espoir au sein du mouvement islamiste. Mais, voilà que, par le biais d'une déclaration, il y a quelques jours, le porte-parole du mouvement d'Ennahda, Lalaoui Belmokhi, a écarté l'idée d'un candidat unique pour la mouvance islamiste lors de la prochaine élection présidentielle. Les tractations en coulisse, soit pour présenter son propre candidat soit pour soutenir une candidature commune dans le cadre de l'alliance islamique, ont échoué. «Le rapprochement entre les deux mouvements est exclu en raison du fait que les discussions n'ont pas atteint un stade de maturité», a-t-il déclaré publiquement. Si les raisons profondes ne sont pas encore connues de l'échec de cette alliance, il va sans dire que l'absence d'une personnalité charismatique devant être présentée comme candidat est un handicap de taille auquel elles sont confrontées l'une comme l'autre depuis le départ de Djaballah. Ces formations, enfin débarrassées de ce leader, sont restées sans écho ni emprise réelle sur le terrain, puisqu'elles en ont fait les frais lors des dernières législatives où El Islah redressé a perdu l'essentiel de son capital, en passant d'une cinquantaine à trois parlementaires. Même si la candidature est individuelle, Abdallah Djaballah fait faux bond après avoir fait entretenir l'illusion de sa probable entrée dans la course pour l'élection présidentielle à venir. Bien que sollicité par Belkhadem, le SG de l'instance exécutive du FLN, pour donner du crédit à cette élection, le leader islamiste a préféré se joindre au pôle des boycotteurs de la prochaine élection présidentielle. Abdallah Djaballah aurait exigé, en contrepartie de sa participation, que lui soit restitué son parti ou qu'il soit autorisé à en créer un autre. A la prochaine élection présidentielle, le courant islamiste sera représenté par le seul MSP qui, bien que non encore délivré de ses contradictions internes, semble déjà avoir opté pour un soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la prochaine présidentielle, à l'instar de 1999 et 2004. A. R.