Le conseil consultatif a délégué le bureau national pour annoncer le soutien du MSP au Président Bouteflika pour un troisième mandat. Le vent de la contestation s'accentue et la guerre intestine s'amplifie au MSP. Pour la énième fois, le clan de Abdelmadjid Menasra a encore boudé la session ouverte du conseil consultatif tenue à Zéralda le week-end dernier. Une absence qui a fait sortir les cadres du parti de leurs gonds. Un ultimatum d'un mois est accordé à Menasra et à sa «troupe» pour regagner leur place. «Nous attendons la prochaine réunion du majliss, prévue en janvier prochain, pour mettre fin à cette situation», a déclaré à la presse Abderrahmane Saïdi, président du majliss echoura du mouvement. Ne voulant pas verser de l'huile sur le feu, ce dernier ne veut pas anticiper l'exclusion. «Nous avons invité tous les mem-bres. Ceux qui ne sont pas venus sont pour moi des absents. Nous accordons un autre délai qui s'étale jusqu'à la session ordinaire du parti, prévue de la fin décembre au début janvier pour que tous les membres regagnent le conseil. Dans le cas contraire, le conseil, qui est très sage, décidera comment trouver une solution définitive à ce problème», a-t-il ajouté. Le président du conseil consultatif du MSP invite «les absents» à faire preuve de bonne volonté de réconciliation et proposer des projets politiques qui seront débattus au conseil, «mais pas dans les colonnes des journaux». Menasra et son clan seront-ils exclus du conseil? «Nous ne le souhaitons pas», a répondu Abderrezak Mokri, vice-président du MSP. Dans les coulisses, les choses sont claires. Le conseil consultatif veut mettre Menasra devant le fait accompli. «Le clan de Menasra ne rejoindra pas le conseil. Il ne fera pas marche arrière. L'expulsion de Menasra et ses alliés, c'est juste une affaire de temps pour résoudre définitivement ce problème», a confié à L'Expression un dirigeant influent, sous couverture de l'anonymat. «Ces absences répétitives vont pousser la direction du parti et les membres du conseil à les remplacer. C'est une évidence», insiste-t-il. Le souhait manifesté par Menasra de se porter candidat à l'élection présidentielle 2009, confirme la thèse de son expulsion. «Il est impossible que le parti affiche deux positions différentes, voire contradictoires. Nul ne peut agir à l'encontre des positions politiques de notre formation», a-t-il dit. A signaler que la presse nationale a rapporté, ces derniers jours, que des membres influents du MSP souhaitent pousser M.Menasra à se porter candidat à l'élection présidentielle d'avril 2009. Ce qui n'est pas du tout du goût de la direction du parti. Car le MSP, dans le fond, soutient la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat. Lors de cette même réunion, le conseil consultatif a donné son feu vert pour soutenir le chef de l'Etat. L'annonce officielle sera faite par le bureau national du parti qui se réunira demain. «Le conseil consultatif a affiché sa position (...). Il a délégué le bureau national pour l'annoncer officiellement», a fait savoir M. Saïdi. Au sujet de l'Alliance présidentielle, le MSP est favorable à la reconduction de cette coalition dans l'avenir et même de la promouvoir en «un partenariat politique». «Nous allons soumettre cette proposition à nos alliés lors du prochain sommet», a-t-il poursuivi. Le MSP estime que l'Alliance est arrivée à son terme. Le but de sa création était de soutenir le Programme du président de la République pendant son deuxième mandat. Le mandat du Président tire à sa fin (au mois d'avril prochain). Ce qui veut dire la fin de l'Alliance. Lors de ce Sommet, il est attendu que les trois partis affichent leur «entier soutien» au chef de l'Etat, l'invitant à se porter candidat.