En attendant la réinsertion organique de son ancien président, Abdellah Djaballah, Ennahdha, dont le conseil consultatif s'est réuni en session ordinaire ce week-end, tranche la question de sa non-participation à la prochaine élection présidentielle. Dans un communiqué rendu public hier, à l'issue des travaux du majliss echoura, le parti islamiste – présidé pour l'instant, par Fateh Rebaï – rejoint le front du rejet de la consultation électorale d'avril. « Le climat politique dans le pays n'encourage pas la participation », explique Ennahdha, qui dénonce en effet « l'absence de l'alternance au pouvoir, la fermeture des champs politique et médiatique, le recul des libertés publiques, l'inexistence du dialogue et la marginalisation de la classe politique ». Le mouvement islamiste préfère se consacrer donc à sa « reconstruction ». Son conseil consultatif a chargé d'ailleurs le bureau exécutif « de mener à bien la tâche de l'unification et de la réconciliation avec tous ceux qui étaient liés organiquement au parti mais dans le cadre des références modérées de l'islamisme ». Allusion faite à l'ancien président d'Ennahdha, Abdellah Djaballah, qui affirmait dans une déclaration à la presse que « toutes les divergences ont été aplanies » avec les membres de son ancienne formation politique. Le chef islamiste, qui voulait toutefois maintenir le suspense quant à sa participation à l'élection présidentielle, appelle même les membres de l'autre parti islamiste, dont il est aussi le principal fondateur, de rejoindre l'initiative de la réunification.