Kamel Amghar La Kabylie est toujours sous le choc suite à l'exécution sauvage du randonneur français Hervé Gourdel, par des sanguinaires de «Jund al Khilafa», un groupuscule terroriste se réclamant de l'Etat islamique (EI). Deux jours après le crime odieux, la consternation est encore lisible sur tous les visages. Simples citoyens ou responsables locaux partagent cette même douleur, intime et profonde, de perdre un ami, un hôte sympathique. L'ensemble de la région, connue pour ses traditions millénaires d'hospitalité et de sollicitude à l'endroit de ses visiteurs étrangers, a vivement dénoncé «un acte barbare, inhumain et injustifiable». En effet, ni la religion, ni la politique, ni quoi que ce soit d'autre, ne pourrait couvrir cette bestialité. À travers toute la wilaya de Béjaïa, les populations sont unanimes à exprimer leurs sympathies attristées à la famille et aux amis de cet amoureux de la montagne. Etant eux-mêmes des montagnards, ils se sentent doublement peinés par cet ignoble assassinat. «Je suis assommé. Je ne cesse de penser à l'affliction de sa famille et au chagrin de ses proches. Je ne trouve pas mes mots pour qualifier cette barbarie, cette violence brute, cette folie», dénonce Abdelhak, médecin de son état et membre d'un club local de spéléologie. «Il s'agit d'un crime injustifiable. C'est une infamie contraire à nos traditions et à notre religion qui interdisent formellement l'assassinat», ajoute Abdelkader, un élu local. Tous les citoyens, interrogés à ce propos, ont exprimé une vive colère envers les assassins du guide de montagne, Hervé Gourdel. «Les criminels, qui ont planifié et commis ce forfait de sang froid, ne méritent aucune clémence. Ce sont des gens qui doivent être pendus», rage Feriel, une étudiante à la fac de droits. Les déclarations emportées comme celle-là sont sur toutes les lèvres. Dans les zones rurales et montagneuses ou en ville, tout le monde en veut tellement à cette horde sauvage qui a souillé l'image d'une région et d'un peuple qui aspirent à la paix, à la liberté et à la fraternité. «Les assassins de Gourdel ne doivent aucunement échapper au châtiment suprême qu'ils méritent. En coupant ainsi la tête d'un innocent, ils ont prononcé leur propre verdict», estime, à son tour, Mohamed, un villageois. Aux quatre coins de la wilaya, cette irritation antiterroriste est largement partagée avec une égale pensée affligée pour Hervé Gourdel et les siens. K. A.