La diplomatie algérienne a été très dynamique, ces deux derniers jours au cours la 69e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU, tenue ce week-end à New York. Le lancement prochain d'un dialogue inter-libyen inclusif pour une solution définitive de la crise interne en Libye a d'ailleurs été au centre des débats du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, représentant de l'Algérie à cette rencontre. Ce dernier a eu l'occasion de se concerter sur cette question avec les représentants de la communauté internationale et les pays voisins. Il n'a pas manqué de rappeler, à l'occasion de sa participation à une réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, tenue en marge de l'AG de l'ONU, le rejet de toute intervention militaire étrangère en Libye. Il a fait le point des préparatifs en cours pour le lancement d'un dialogue entre les protagonistes libyens et a exposé la vision de l'Algérie au sujet de l'interaction entre le groupe des pays voisins de la Libye et les autres partenaires internationaux appelés à contribuer à terme à l'effort international de médiation. M. Lamamra a également exprimé l'engagement de l'Algérie au règlement de la crise complexe en Libye, en restant mobilisée à aider la Libye à prendre la voie du salut et de la reconstruction de ses institutions. «Nous souhaitons à nos frères libyens de sortir renforcés de cette épreuve. Pour nous la Libye traverse une phase difficile de son histoire et il ne s'agit certainement pas d'un Etat en faillite. Il s'agit d'un pays qui connaît des difficultés et qui est suffisamment doté en sagesse, en compétences et en ressources pour les surmonter», a déclaré le ministre lors d'une réunion de haut niveau sur la Libye, tenue à l'initiative du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. En fait, vu la complexité de la réalité du terrain libyen et les rapports de force entre les parties, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de «moduler les initiatives et leur assurer l'efficacité requise». A cet effet, les consultations préparatoires sont en cours y compris avec la Chambre des représentants, dont une délégation a été invitée à se rendre en Algérie dans les tout prochains jours, selon le chef de la diplomatie algérienne, qui a été chargé de coordonner la Commission défense et sécurité du groupe des pays voisins de la Libye. «Les conditions sont effectivement réunies pour l'ouverture d'un chapitre nouveau dans l'histoire tourmentée de la Libye», a-t-il estimé, insistant sur l'importance d'un dialogue efficace. Pour M. Lamamra, le consensus international autour de la question libyenne qui se consolide sur des bases fondamentales, conforte le rejet de toute solution militaire à la crise libyenne. Il est à noter que la position de l'Algérie a été officiellement soutenue par les Etats-Unis, qui ont, par la voix de la secrétaire d'Etat Adjointe, chargée du Moyen Orient, Anne W. Patterson, apporté un appui aux efforts déployés par l'Algérie et à les accompagner dans sa quête d'une solution à la crise libyenne en coordination avec les pays du voisinage et l'envoyé des Nations unies pour la Libye. En outre, lors d'une rencontre restreinte, tenue au département d'Etat américain et qui a regroupé les Etats-Unis, l'Algérie, l'Egypte, le Qatar, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Arabie saoudite, l'Espagne, la Tunisie, la Turquie, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni ainsi que l'Union européenne et l'ONU, les participants ont salué les efforts des pays voisins de la Libye et plus particulièrement l'initiative algérienne «d'inviter, dans les meilleurs délais possibles, les leaders libyens et les représentants des différentes forces politiques à participer à un dialogue devant aboutir à une réconciliation nationale dans ce pays». A noter que lors d'une réunion de haut niveau, consacrée à l'examen de la situation en Libye et à laquelle a appelé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, un consensus s'est dégagé quant aux conditions qui doivent présider au lancement d'un dialogue inclusif inter-libyen. M. Lamamra était intervenu lors du débat pour exposer la vision de l'Algérie et des pays du voisinage sur la voie à suivre pour aller vers une réconciliation nationale en Libye. Précisons enfin que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a également exprimé son appui à l'initiative algérienne pour un dialogue inter-libyen et l'Union européenne (UE) s'est réjouie de l'initiative algérienne. H. Y./APS Lamamra participe à une réunion sur le droit de veto Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a participé à New York à la réunion ministérielle de haut niveau sur le thème : encadrer l'usage du droit de veto en cas d'atrocité de masse. Au cours de cette réunion tenue en marge de la 69e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, M. Lamamra a exprimé son «appréciation» vis-à-vis de l'initiative visant à encadrer l'usage du droit de veto au Conseil de sécurité en cas d'atrocité de masse. Il a, toutefois, encouragé les membres permanents du Conseil de sécurité à approfondir la réflexion en vue d'élargir l'encadrement du droit de veto à d'autres questions d'intérêt collectif, outre le génocide, en attendant l'aboutissement du processus de réforme globale du conseil. Lamamra en visite officielle ce mardi au Canada Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, effectuera, les 29 et 30 septembre, une visite officielle au Canada, à l'invitation de son homologue canadien, John Baird, a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La visite de M. Lamamra au Canada fait suite à celle effectuée, les 15 et 16 septembre 2013, en Algérie par son homologue canadien M. John Baird. «Les responsables des deux pays, a ajouté le communiqué, travaillent de concert avec leurs partenaires aux Nations unies afin de contribuer au renforcement de la dynamique de paix et de développement dans le monde». L'Algérie et le Canada font partie du Forum global de lutte contre le terrorisme et co-président le groupe de travail pour le renforcement des capacités dans la région du Sahel.