Mohamed Rahmani À 2 jours de l'Aïd El Adha, la mercuriale s'emballe, les prix des fruits et légumes connaissent une flambée jamais égalée jusque-là tenant en respect les consommateurs déjà saignés à blanc par les maquignons qui les ont déplumés. En effet, un petit tour du côté du marché central ou celui d'El Hattab donne le tournis en matière de prix. La pomme de terre qui, il n'y a pas si longtemps était cédée à 30 et 35 DA caracole et se fait désirer à 100 DA le kilogramme, le piment vert dont le prix est bien pimenté se vend à 140 DA le kg, la courgette à 160 DA et la laitue à 120 et 140 DA. Le citron dont la demande augmente sensiblement en cette période a atteint le prix vertigineux de 250 DA, oignons, ail, herbes fines, tomate, haricots verts et autres légumes ont connu eux aussi des augmentations de l'ordre de 50 à 60 DA, ce qui les rend inabordables pour les petites bourses. Les fruits sont depuis hier hors de prix, le raisin dont c'est la saison affiche le prix de 250 et 280 DA, la banane à 220 DA, les prunes à 350 DA, la pomme, la golden ou verte à 300 DA et les dattes à 600 et 700 DA pour la bonne qualité. «C'est vraiment trop cher, nous dit un père de famille rencontré au marché central situé en ville, je ne comprends pas pourquoi à chaque occasion, les commerçants augmentent les prix alors que normalement en cette période d'Aïd, en tant que musulmans ils devraient au contraire baisser les prix du moins maintenir ceux pratiqués avant. Ce sont de véritables opportunistes qui profitent de la situation car ils savent que pendant les fêtes de l'Aïd la consommation augmente sensiblement et c'est l'occasion pour eux de se remplir les poches.» Il ajoutera qu'il est vraiment désolé de ce qui arrive tout en pestant contre cette situation difficile à gérer pour lui en tant que retraité et ayant à sa charge une famille. Côté marchands de fruits et légumes on s'en lave les mains chacun rejetant la responsabilité sur les grossistes et fournisseurs. «Nous ne faisons que répercuter les prix pratiqués au niveau du marché de gros avec notre marge bénéficiaire, ce n'est pas nous les responsables de ces augmentations que nous trouvons nous-mêmes exagérées, mais que voulez-vous, il faut bien qu'on vive nous aussi.» Nous a expliqué un marchand d'El Hattab. Une ménagère visiblement en colère face à cette situation renvoie dos-à-dos commerçants et grossistes. «Ce sont des sangsues, ils n'ont aucun scrupule face à leurs clients qui sont contraints d'acheter. Comment expliquez-vous ces augmentations ? Pourquoi est-ce que quelques semaines avant les prix étaient plus ou moins abordables et aujourd'hui, ils flambent ? Est-ce que les prix à l'importation des fruits, raisins pommes, poires et autres ont augmenté sur les marchés internationaux ? Ce n'est pas le cas et ils ne peuvent pas grimper du jour au lendemain comme ça et juste avant l'Aïd. Rabbi Yahdihoum !», nous lance-t-elle. M. R.