A. Lemili Existent-ils des zones d'ombre dans le volet cinéma de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015 (Ccca-2015» ? La réponse semble être affirmative dès l'instant où Hacène Benzerari, qui en est le président, a décidé au milieu du débat autour du programme de la manifestation, samedi dernier à Constantine, de se diriger d'autorité vers le pupitre pour y déplier des feuilles et annoncer la liste de la quinzaine de films retenus pour la circonstance. Sauf qu'il est interrompu par le responsable de la communication qui lui demande de reporter cette annonce. Le comédien plie ses papiers, murmure des mots inaudibles et quitte la salle. Ce qui était pour le moins étrange puisque c'est un dossier désormais ficelé qui était annoncé ici et là avant cette conférence de presse de laquelle ont d'ailleurs fait partie des représentants du microcosme culturel et associatif, ne s'épargnant d'ailleurs pas l'avantage d'interpeller les personnes présentes à la tribune. Nous avons retrouvé Benzerari en compagnie de son frère et d'un doyen du Théâtre régional de Constantine dans l'un des salons de la wilaya pour apprendre, selon les propos de notre interlocuteur, que «la liste que j'ai est réputée définitive et pas plus tard que cette matinée je la faisais confirmer par Samy Benchikh El Hocine (commissaire de Ccca-2015, Ndlr). Je ne comprends pas ce revirement de dernière minute, même s'il est quasiment de notoriété publique que les pressions de certaines parties sont multiples pour essayer d'imposer une de leurs relations. Nous avons retenu 14 films et il n'a jamais été question de revenir là-dessus... ce qui s'est passé est scandaleux». Vraisemblablement, Benzerari se refuse à avaler des couleuvres et surtout accepter les justifications fournies en son absence de la salle par le commissaire de Ccca-2015, lequel a directement fait grief à la commission d'avoir traité au pied levé certains dossiers d'où, semblerait-il, la formulation de plusieurs recours qu'il faudra étudier et le remplacement éventuel de quatre ou cinq projets non convaincants. Dans un autre volet, Stopha Benzerari, qui est l'une des chevilles ouvrières du Festival international du conte, n'était pas non plus satisfait de la réponse du même commissaire quant à «l'oubli dans le programme d'un évènement aussi important que ledit festival». Cet oubli, qui n'en est pas un en fait, a d'ailleurs suscité la question d'un de nos confrères qui a obtenu la réponse suivante de M. Bencheikh : «Effectivement, le Festival international du conte est incontournable et je ne comprends pas les raisons qui ont fait qu'il n'ait pas été retenu. Je vais d'ailleurs y remédier prochainement.» En ce qui le concerne, Benzerari est plutôt sceptique et il nous le déclare : «J'ai entrepris une démarche en ce sens par écrit à madame la ministre de la Culture il y a près de deux mois, je n'ai jamais reçu de réponse.» Ceci dit, la grande entourloupe dans cet important évènement est que le cinéma en est effectivement le parent pauvre. Ce qui est prévu sur l'année relève du plus grand ridicule. A. L.