A. Lemili Faudrait-il encore que la wilaya de Constantine n'ait pas eu l'opportunité d'être élue «Capitale de la culture arabe 2015» (CCCA-2015) pour la voir enfin profiter d'une remise à niveau de toutes les infrastructures culturelles aussi lointaines auraient été les années de leur première livraison au public. Du coup, c'est pratiquement une Maison de la culture Mohamed Laïd-Khalifa totalement sinistrée depuis au moins une quinzaine d'années, c'est-à-dire depuis que son activité essentielle a été chahutée par un emploi politique (meetings), corporatif (séminaires de tous genres des activités libérales) et autre rencontres du mouvement associatif alors qu'elle était initialement destinée, au vu de son architecture et de celles de ses annexes, plutôt destinée à l'activité cinématographique prioritairement,théâtrales et autres ensuite. Elle était d'ailleurs interdite à toute activité depuis quelques années du fait des grands risques que présentaient et la structure et les installations électriques. Quant à la salle, elle-même, les sièges, la cabine de projection autant ne pas les évoquer, compte tenu de l'état de décrépitude dans lequel ils sont tombés. Sans qu'il n'ait atteint cet aspect apocalyptique, le Palais de la culture Malek-Haddad n'était pas logé à meilleur enseigne en raison de l'exploitation très mitigée de ses structures. Rénové au milieu de l'année 2000, la salle de spectacle sera l'objet d'un incendie dû, semblerait-il, à un court-circuit qui la paralysera plus d'une année avant qu'elle ne soit livrée à nouveau à l'usage public, un usage qui se limitera toutefois à l'accueil de quelques éditions du festival de jazz, de celui de la poésie féminine, mais surtout des congrès des médecins, pharmaciens, avocats, notaires et huissiers. Sans plus mais avec forcément les activités politiques. Une autre salle, à savoir le Centre culturel Abdelhamid-Benbadis, profitera de cette manne financière exceptionnelle pour se faire relooker. D'aspect lugubre, déprimant, cette salle qui avait fait les beaux jours de l'activité artistique et culturelle des Constantinois, lesquels ont d'ailleurs une relation affective avec les lieux, n'a plus jamais été au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Le Théâtre régional, qui est parmi les installations du genre la mieux entretenue et pour cause sa majesté et surtout son poids historique sur celle (histoire) de la ville et du 4e Art. Ses responsables ayant fait surtout le choix, d'ailleurs dicté par la nécessité et l'obligation de se mettre au diapason de l'évolution des techniques, de se doter des meilleurs moyens techniques de réalisation. Reste bien entendu les salles de cinéma, autre âme essentielle de la ville. Le directeur de la culture que nous avons rencontré mardi passé nous informera «du lancement d'un cahier des charges pour la réhabilitation de l'ensemble des salles. Etant donné que désormais celles-ci ont été reversées dans le giron du ministère de la Culture et partant de ses organes décentralisés». Onde de choc évidente, la manifestation de 2015 va, du coup, précipiter les réaménagements, réhabilitations, dotations des infrastructures culturelles de deux ou trois communes parmi les plus importantes de la wilaya, en l'occurrence Khroub, Hamma-Bouziane et éventuellement Aïn-Abid. Sinon, les populations et plus particulièrement les jeunes des autres villes-communes continueront à broyer du noir et conforter la solidité des murs de leurs cités. A. L.