La générale de la pièce Akd (contrat) du Théâtre régional de Mascara a été présentée, samedi soir dernier, sur les planches du Théâtre régional Sirat-Boumediène de Saïda. Le texte est écrit par Smaïl Sofit et mis en scène par Mohamed Frimehdi. L'histoire se passe dans un hôtel dans la capitale française, Paris, où un vieux français, Lefèvre, qui y résidait depuis huit ans, se lie d'amitié avec le réceptionniste, Maurice. Un matin, il rencontra à la réception un jeune algérien, Samir, qui lui annonça le suicide de son ami le réceptionniste. Effondré, le septuagénaire français fait une proposition surprenante au trentenaire algérien qui est installé en France pour des études en gestion et économie. Il demandera à l'étudiant de mettre fin à sa vie, en contrepartie il lui versera une somme d'argent. Le jeune étudiant refuse ce contrat qui fera de lui un tueur à gages. Mais quand M. Lefèvre lui expliquera les raisons qui le poussent à souhaiter la mort qu'il ne peut se donner, Samir accepte d'exécuter la basse œuvre. Le septuagénaire lui dit qu'il veut mettre fin à sa vie pour libérer sa conscience de crimes atroces qu'il avait commis en Algérie où il s'était rendu coupable d'assassinats, tortures et viols à l'époque de la colonisation française. Ce mea-culpa éveille en Samir un sentiment de répugnance mêlé à un désir de vengeance. Une nuit de tempête, Lefèvre rentra à l'hôtel après s'être recueilli sur la tombe de son ami Maurice et demanda au jeune réceptionniste de lui administrer un poison dans sa tasse. Trois minutes après avoir bu, le vieux français s'affaisse. Mais Samir lui apprend que le liquide qu'il avait absorbé ne contenait pas de poison et que c'était juste une manière de tester s'il tenait vraiment à mourir. Il lui remit alors une lettre que Maurice avait écrite avant de se suicider et dans laquelle il relate son histoire avec son épouse, qu'il a abandonnée alors qu'elle était enceinte ainsi que celle de cette fille qu'il n'avait jamais connue et qui, après la mort de sa mère, l'a cherché longtemps et l'a trouvé à l'hôtel. Dans sa lettre-testament, Maurice, qui fut un musicien avant de devenir un réceptionniste dans un petit hôtel parisien, conseille à son ami Lefèvre de corriger ses erreurs et faire la paix avec lui-même. Mohamed Frimehdi a déclaré à l'APS qu'il tente, à travers cette œuvre, d'interpeller la conscience des Français sur les crimes commis en Algérie durant la colonisation française et de remettre en cause la loi française glorifiant le colonialisme.