Photo : Riad Par Ramy Narimane Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé l'ONU à intervenir en «urgence» pour arrêter «immédiatement» la nouvelle escalade militaire du Maroc dans les territoires sahraouis, a rapporté hier l'agence de presse sahraouie (SPS). Dans une lettre adressée au SG de l'ONU, M. Ban Ki-moon, le président sahraoui a exhorté l'organisation onusienne à intervenir pour amener le Maroc, qui a entamé une «grande opération de reconstruction et de consolidation de son mur militaire au Sahara», à se conformer à la légalité internationale, précise SPS. M. Abdelaziz a rappelé, dans sa lettre à M. Ban Ki-moon, que le Maroc «procède depuis le mois d'octobre dernier à la reconstruction et à l'élargissement du mur militaire et au renforcement de ses bases militaires». Il a estimé que ces «agressions militaires marocaines» constituent une «provocation inadmissible» non seulement pour la partie sahraouie, mais également pour la communauté internationale dans son ensemble, rappelant que l'accord militaire établit clairement que les deux parties sont tenues de respecter la situation prévalant avant la cessation des hostilités et, partant, interdit tout renforcement ou consolidation des dispositifs militaires des deux parties. Le président sahraoui a déploré, par ailleurs, le fait que le Maroc «persiste dans ses violations des droits de l'Homme au Sahara occidental», comme souligné dans les rapports d'organisations internationales, dont le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, Amnesty International, Human Rights Watch et d'autres. M. Abdelaziz a ajouté que cette situation constitue une «violation du cessez-le-feu en vigueur» et une menace sur la vie des nomades sahraouis vivant à proximité du mur militaire, qualifié de «mur de la honte». Le président sahraoui a souligné que le Maroc est responsable des «répercussions graves» induites par cette escalade militaire sur la sécurité, la paix et la stabilité dans la région, au moment où le nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental s'apprête à prendre ses fonctions. Il est à rappeler que le secrétaire général des Nations unies a nommé, au début de ce mois, un nouvel envoyé spécial au Sahara occidental, Christoper Ross, ancien ambassadeur des Etats-Unis, notamment à Alger, en remplacement du néerlandais Peter Van Valsum, rejeté par le Font Polisario pour ses déclarations remettant en cause l'option de l'autodétermination du peuple sahraoui. Le Sahara occidental est sous occupation marocaine depuis 1976, date de la sortie de l'Espagne, ancienne puissance occupante. Après une guerre de plusieurs décennies, un cessez-le-feu a été signé, en 1991, entre le royaume du Maroc et le Front Polisario en vue d'un référendum d'autodétermination qui n'a toujours pas eu lieu malgré les efforts de la communauté internationale.